Depuis des générations, les Américains ont dépendu des livraisons du courrier à domicile. Alors que le Service postal américain croule sous les déficits annuels de plusieurs milliards de dollars, la tournée du facteur pourrait virtuellement disparaître d'ici 2022, selon une proposition actuellement examinée au Congrès.

Cette livraison au porte-à-porte serait remplacée par des boîtes aux lettres installées au bout des allées, et par des boîtes communes groupées. Plus question, donc, de voir le facteur passer de maison en maison, comme cela a été présenté dans quantité de films et autres objets culturels.

Un groupe de la Chambre des représentants examinait cette proposition mercredi. L'idée s'inscrit dans le cadre d'un projet de loi plus vaste visant à réduire les coûts de la société d'État à hauteur de 4,5 milliards de dollars par année. L'an dernier, la Poste a engendré des pertes de 16 milliards.

L'agence nationale américaine, autrefois l'une des plus puissantes du gouvernement en termes d'emplois à travers le pays, a souffert de la concurrence des services de livraison privés.

La Poste américaine a entrepris une vaste restructuration. Depuis 2006, les coûts d'exploitations annuels ont été réduits d'environ 15 milliards, 193 000 postes ont été éliminés - l'équivalent de 28 pour cent de la main-d'oeuvre -, et plus de 200 installations de traitement du courrier ont été fermées dans le cadre d'efforts de consolidation.

La livraison du courrier peut être un sujet sensible pour certains Américains. Plus tôt cette année, la société a reculé et laissé tomber son projet de mettre fin aux livraisons du samedi, quelque chose qui a été mis de l'avant à plusieurs reprises. Ce plan n'a cependant jamais réussi à convaincre le Congrès.

Environ le tiers de la population reçoit son courrier à la porte, a mentionné le représentant Darrell Issa, président du Comité de gestion et de la réforme gouvernementale de la Chambre.

Le Service postal américain, une agence indépendante, ne reçoit pas d'argent des contribuables pour ses opérations quotidiennes, mais est soumise à la supervision du Congrès.

Environ 11,1 milliards des pertes de l'an dernier sont dus aux paiements pour les futurs soins de santé des retraités.