Un Américano-Iranien accusé d'un complot qui aurait impliqué l'Iran et visait à tuer l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis a plaidé coupable mercredi à New York.        

Manssor Arbabsiar, 58 ans, a plaidé coupable aux trois chefs d'inculpation retenus contre lui dans ce complot pour lequel il pensait être en contact avec de hauts responsables des Qods (forces spéciales des Gardiens de la révolution en Iran).

« Est-il vrai qu'entre le printemps et l'automne 2011 vous et vos complices (...) qui étaient des responsables de l'armée iranienne, vous avez accepté de commettre l'assassinat de l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis? », l'a interrogé le juge fédéral John Keenan.

« Oui », a répondu Arbabsiar, petit homme frêle et barbu, qui avait été conduit dans la salle d'audience menotté et sous stricte surveillance.

Il avait du mal à se souvenir de son âge, « 58 ans, je pense », et a alterné regards inquiets et sourires en direction du personnel judiciaire.

Le prononcé de sa peine a été fixé au 23 janvier. Il risque jusqu'à 25 ans de prison.

M. Arbabsiar avait été arrêté le 29 septembre 2011 à l'aéroport JFK de New York, puis formellement inculpé le 20 octobre suivant, ainsi qu'un complice présumé alors en fuite, Gholam Shakuri.

Selon l'acte d'accusation, MM. Arbabsiar et Shakuri ont fomenté un complot pour « tuer l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis pendant que l'ambassadeur se trouvait aux États-Unis ».

L'assassinat devait être commis par des hommes recrutés dans des cartels de la drogue au Mexique, contre la somme de 1,5 million de dollars. Selon l'acte d'accusation, M. Arbabsiar aurait organisé le versement de deux virements de 50 000 $.

Selon les autorités américaines, Manssor Arbabsiar aurait admis après son arrestation avoir pris part au complot pour assassiner l'ambassadeur Adel al-Jubeir, probablement avec des explosifs dans un restaurant, et confié avoir été « recruté, payé et dirigé par des hommes qu'il pensait être de hauts responsables des Qods ».

L'Iran a fermement démenti toute implication. Ses dirigeants ont rejeté en bloc les accusations américaines, affirmant que Washington avait monté de « toutes pièces » cette affaire pour créer des divisions entre les pays de la région et faire oublier les problèmes internes aux États-Unis et leurs difficultés au Moyen-Orient.