Les enseignants des écoles publiques de Chicago en Illinois,  troisième plus grande communauté éducative des États-Unis et fief de Barack Obama, se sont mis en grève lundi, pour la première fois depuis 25 ans, réclamant en particulier une hausse de salaire.

Environ 25 000 enseignants sont concernés par le mouvement de grève, qui touche quelque 350 000 élèves, de la maternelle jusqu'au lycée, dans la ville dont le maire, Rahm Emanuel, est l'ex-chef de cabinet de Barack Obama à la Maison-Blanche.

Le candidat républicain Mitt Romney n'a pas manqué l'occasion pour envoyer une pique en direction de son adversaire à la présidentielle du 6 novembre.

« Le président Obama a choisi son camp dans ce conflit, en envoyant l'an dernier son vice-président pour assurer au plus important syndicat enseignant qu'il ne devait "pas douter de son affection et de l'engagement du président aux côtés du syndicat" », a dénoncé Mitt Romney dans un communiqué.

« J'ai choisi pour ma part d'être dans ce conflit aux côtés des parents et des élèves qui ont besoin des écoles publiques pour apprendre ce qui leur est nécessaire pour réussir, et c'est justement ce que permettra mon plan de réforme de l'éducation », a-t-il poursuivi.

« Nous n'avons pas réussi à trouver un accord qui puisse empêcher la grève », avait auparavant expliqué la présidente du syndicat des enseignants de Chicago (Chicago Teachers Union, CTU) Karen Lewis.

Les représentants des enseignants restent toutefois à la table des négociations.

Ils réclamaient au départ une hausse de 30 % de leurs salaires pour compenser des journées plus longues. Le maire de Chicago, Rahm Emanuel, avait rallongé de 10 jours l'année scolaire, qui était la plus courte des États-Unis.

Mais au cours des discussions, ils ont laissé entendre qu'ils pourraient accepter une augmentation moins importante moyennant des évaluations moins contraignantes et à condition aussi que les enseignants licenciés pour cause de fermeture d'école puissent se voir proposer un autre emploi.

« C'est une grève par choix et c'est un mauvais choix pour les enfants. Elle n'est pas nécessaire, elle peut être évitée, et nos enfants ne méritent pas cela », a déploré le maire de la ville.

« La décision a été difficile à prendre et nous aurions préféré ne pas la prendre », a affirmé pour sa part Mme Lewis. « Nous devons faire les choses différemment dans cette ville si nous voulons apporter à nos enfants l'éducation qu'ils méritent », a-t-elle ajouté.

Le district a ouvert néanmoins 144 écoles où les parents peuvent déposer leurs enfants de 8 h 30 à 12 h 30.

La police de Chicago a déployé pour sa part des patrouilles supplémentaires afin de prévenir d'éventuels incidents.

Chicago est la troisième plus grande communauté éducative des États-Unis, en nombre d'enfants scolarisés, après New York et Los Angeles.