Des responsables américains et yéménites ont affirmé, mardi, que le présumé aspirant kamikaze au centre d'un complot d'Al-Qaïda récemment déjoué au Yémen était en fait un informateur travaillant pour le compte de la CIA.

Cette révélation, d'abord rapportée par le Los Angeles Times, montre que la CIA a été en mesure de mettre la main sur la bombe sophistiquée bien avant qu'un projet d'attentat ne soit mis en oeuvre.

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Des responsables ont indiqué que l'informateur travaillait pour la CIA et les services de renseignement saoudiens quand il a reçu la bombe au Yémen. Il a ensuite remis l'engin aux autorités. L'informateur est en sécurité hors du Yémen, ont indiqué ces responsables sous le couvert de l'anonymat.

Lundi, l'Associated Press a annoncé que la CIA avait déjoué un projet d'attentat de la branche yéménite d'Al-Qaïda qui consistait à détruire un avion de ligne américain en utilisant une nouvelle bombe sophistiquée autour du premier anniversaire de la mort d'Oussama ben Laden.

Le complot impliquait une version améliorée des «sous-vêtements explosifs» utilisés sans succès dans un avion qui s'apprêtait à atterrir à Detroit le 25 décembre 2009. La nouvelle bombe devait aussi être placée dans les sous-vêtements d'un kamikaze, mais avec un système de détonation plus raffiné, avaient indiqué des responsables.

L'engin ne contenait pas de métal, ce qui signifie qu'il aurait probablement pu passer les détecteurs de métal dans les aéroports, selon les responsables.

L'Associated Press a appris l'existence de ce complot la semaine dernière, mais la Maison-Blanche et la CIA avaient demandé à l'agence de presse de ne pas publier l'information immédiatement parce que l'opération était toujours en cours. Quand des responsables ont indiqué que les inquiétudes s'étaient dissipées, l'Associated Press a décidé de publier l'information, malgré l'opposition de l'administration Obama, qui voulait en faire l'annonce publiquement mardi.

Une porte-parole de la Maison-Blanche, Caitlin Hayden, a précisé lundi que le président Barack Obama avait été mis au courant du complot en avril et qu'il s'était assuré que l'engin explosif ne pose aucun danger pour le public.

Le FBI et le département de la Sécurité intérieure ont admis l'existence du complot lundi, mais ont indiqué qu'ils n'avaient pas l'intention de modifier les procédures de sécurité dans les aéroports américains.