Faisant valoir ses arguments en vue de sa réélection à la présidence des États-Unis, Barack Obama soutient que l'identité de son rival républicain n'a pas d'importance car la vision fondamentale des candidats du parti adverse est la même, et contrastera largement avec la sienne.

Lors d'une entrevue accordée à l'émission d'affaires publiques 60 Minutes du réseau CBS, diffusée dimanche soir, M. Obama a par ailleurs reconnu que si les électeurs croient au programme républicain de réduction des impôts, incluant pour les mieux nantis, et de réglementation moins stricte, alors il sera battu.

Mais pendant l'entrevue, M. Obama a affirmé qu'il doutait que le peuple américain emprunte cette direction car les électeurs, dit-il, ne croient probablement pas qu'une telle philosophie puisse fonctionner, selon ce qu'ils ont vécu dans le passé.

Pendant quelque temps, le clan démocrate et M. Obama prévoyaient que Mitt Romney, un ancien gouverneur de l'État du Massachusetts, remporterait l'investiture républicaine.

Mais maintenant que l'ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, s'est hissé au sommet des intentions de vote, les démocrates ont commencé à tirer en sa direction.

Selon M. Obama, les deux principaux candidats républicains affichent les mêmes croyances fondamentales.

«La différence de philosophie entre la direction que je veux donner au pays et... où ils disent qu'ils veulent le mener sera frappante. Et le peuple américain sera confronté à un choix intéressant, et ce sera un débat intéressant», a-t-il ajouté.

M. Obama a par ailleurs rejeté l'idée avancée par l'interviewer, Steve Kroft, selon laquelle le public le jugeait en fonction de sa performance à titre de président.

«On m'évalue par rapport à l'idéal, a-t-il rétorqué. Joe Biden utilise une bonne expression. Il dit : «"Ne me jugez pas par rapport au Tout-Puissant, jugez moi par rapport à l'alternative."»

M. Obama s'attend à ce que la course pour l'investiture républicaine ne soit pas résolue à court terme.

«Je pense que la lutte sera longue.»

Le président considère les deux principaux candidats à l'investiture républicaine, MM. Gingrich et Romney, comme faisant partie du paysage politique.

«Il oeuvre sur la scène politique depuis longtemps, il est bon à la télé, il est bon lors des débats», de déclarer M. Obama au sujet de M. Gingrich.

«Mais Mitt Romney a démontré qu'il pouvait exceller en politique, également.»

Par ailleurs, M. Obama espère que les électeurs reconnaîtront qu'il a empêché le pays de plonger dans une deuxième Grande Dépression, sauvé l'industrie automobile et fait adopter une nouvelle loi en matière de soins de santé, même s'il sait que la population n'est pas entièrement satisfaite de la direction qu'a empruntée le pays.

M. Obama a également rappelé la fin de la politique «Don't Ask, Don't Tell», qui empêchait les membres des forces armées de révéler leur orientation sexuelle, et la mort de Oussama Ben Laden et autres dirigeants de al-Qaïda.

«Mais sur le plan de l'économie, nous avons encore beaucoup de travail à faire», a-t-il admis.

M. Obama a rejeté les critiques républicaines selon lesquelles ses politiques économiques menaient à une lutte des classes, ajoutant qu'il ne cherchait qu'à relancer un «pacte américain» dont l'objectif est de solidifier la classe moyenne.