Le président Barack Obama a réclamé mardi de «petits sacrifices» aux contribuables américains les plus aisés pour réduire les déficits et la dette, tout en jurant qu'il ne voulait pas «punir le succès».

Face à des étudiants de l'université de Virginie du Nord, à Annandale, dans la banlieue sud de Washington, première de trois interventions publiques en autant de jours pour défendre sa stratégie budgétaire, M. Obama a répété sa volonté de «mettre fin aux allègements d'impôts pour les Américains les plus riches» énoncée la semaine dernière.

«Que ce soit clair, ce n'est pas parce que nous voulons punir le succès. J'imagine que beaucoup de jeunes dans cette salle vont devenir riches, et c'est très bien. Nous le voulons. Nous voulons que vous fondiez une entreprise et que vous créiez des emplois pour donner du travail à d'autres», a-t-il affirmé.

Mais dans la lutte contre les déficits, «il va falloir demander à tout le monde de faire des sacrifices. Et si nous demandons des sacrifices aux centres de formation professionnelle, si nous demandons à des gens de faire des sacrifices qui pourraient signifier moins de services publics dans leurs quartiers, alors nous pouvons demander aux millionnaires et aux milliardaires de faire des petits sacrifices», a poursuivi M. Obama.

Le président a conclu en décembre un compromis avec ses adversaires républicains, vainqueurs des élections législatives de la mi-mandat, en acceptant une prolongation des cadeaux fiscaux hérités de son prédécesseur George W. Bush, y compris pour les contribuables les plus aisés.

Mais face à un déficit budgétaire annuel de 1 600 milliards de dollars et une dette dépassant 14 200 milliards, M. Obama s'est dit décidé à mettre fin à ces dispositions lorsqu'elles expireront fin 2012, en faisant un thème dominant de la campagne en vue de la présidentielle de novembre 2012 à laquelle il s'est déclaré candidat.

Il a ainsi pris le contre-pied des républicains majoritaires à la Chambre des représentants, qui ont présenté une stratégie budgétaire prévoyant de remettre en cause le financement des acquis sociaux, ainsi que de nouveaux allègements fiscaux pour les contribuables les plus aisés et les entreprises.

«Nous savons que la seule façon de payer pour ces allègements fiscaux destinés aux Américains les plus riches est de demander aux personnes âgées d'acquitter des milliers de dollars supplémentaires pour leurs soins de santé», a plaidé le président.

«Ce n'est pas un marché que je suis prêt à conclure, ce n'est pas un marché juste aux yeux des Américains, à mon avis (...) Nous valons mieux que ça», a-t-il dit.

M. Obama mène cette semaine une offensive de communication tous azimuts pour défendre sa stratégie budgétaire. Il se rendra mercredi au siège de Facebook en Californie pour répondre aux questions des internautes sur le sujet, avant une réunion publique le lendemain dans l'État voisin du Nevada, à Reno.