Les étudiants en première année d'université aux États-Unis n'ont jamais été aussi stressés qu'aujourd'hui, selon une vaste enquête annuelle qui montre l'accroissement de la pression économique et intellectuelle sur les jeunes à la sortie du secondaire

Selon une étude de l'Université de Californie (UCLA) qui porte sur plus de 200 000 «freshmen» (étudiants de première année), 51,9% des jeunes en 2010 disaient se porter «moralement au mieux» contre 55,3% (-3,4 points) en 2009.

Les chiffres représentent un record de stress par rapport à 1985, première année de l'étude. À l'époque, 63,6% se disaient au mieux de leur «santé émotionnelle».

Les étudiantes souffrent encore davantage du stress que les garçons, 45,9% affirmant être au mieux moralement, contre 59,1% pour eux. Les filles sont deux fois plus nombreuses que leurs pairs à se sentir «débordées par tout ce qu'il y a à faire» au lycée.

«Le stress est un des problèmes majeurs que nous avons à traiter chez les étudiants», affirme le principal auteur de l'étude, John Pryor.

«Si les étudiants arrivent à l'université déjà submergés et avec peu de réserve quant à leur santé émotionnelle, l'encadrement universitaire doit s'attendre à faire face à davantage de manifestations consécutives au stress, telles que la consommation d'alcool, l'incapacité à gérer son temps ou la baisse de motivation», ajoute-t-il.

L'étude laisse entendre que la crise économique ajoute à cette pression sur les étudiants dont 53,1% ont souscrit un emprunt pour financer leurs études tandis que 73,4% reçoivent une forme de soutien financier, tel qu'une bourse.

«Le coût de plus en plus élevé des études est un obstacle important à l'accès à l'université pour les étudiants d'aujourd'hui», ajoute Sylvia Hurtado, co-auteur de l'étude. Les parents d'étudiants sont également plus souvent au chômage qu'auparavant: 4,9% des étudiants ont un père sans emploi et 8,6% ont une mère au chômage.

Une conjoncture économique qui semble influencer aussi leurs vues politiques puisque les étudiants sont plus nombreux que jamais (64% en 2010 contre 50,1% en 2002) à penser que les gens les plus riches devraient payer plus d'impôts.