Des groupes environnementaux et des autochtones ont pressé jeudi une influente politicienne américaine à utiliser le pouvoir d'achat de son pays pour exiger du pétrole «plus propre».

Ils ont rappelé à Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, et au représentant Ed Markey que leur pays pouvait pousser les gouvernements fédéral et de l'Alberta à adopter une position plus stricte sur l'industrie des sables bitumineux.

«Je crois qu'ils ont compris très clairement ce que nous disions, c'est-à-dire que le client est roi», a déclaré Rick Smith, le leader du groupe écologiste Environnemental Defence. «Et dans ce cas, le consommateur peut exiger mieux. Ils étaient donc très réceptifs à notre message.»

Nancy Pelosi est la troisième personne politique en importance aux États-Unis, et Ed Markey - qui dirige un important comité sur l'énergie - est le coauteur d'une loi environnementale poursuivant actuellement son parcours législatif au Sénat américain.

Les deux législateurs américains poursuivaient jeudi une visite à Ottawa, où ils ont rencontré des joueurs clé du secteur de l'énergie, mais également des politiciens et des représentants des groupes environnementaux et autochtones.

Allan Adam, chef de la première nation Chipewayan de l'Athabasca, a informé Mme Pelosi des inquiétudes médicales de sa petite communauté vivant sur les bords de la rivière Athabaska, en Alberta.

Une récente étude lie l'exploitation des sables bitumineux à des niveaux élevés de plomb, de mercure et d'autres métaux lourds dans le système hydrique de cette rivière.

Cette rencontre faisait suite à un souper donné mercredi à l'ambassade américaine à Ottawa, où étaient présents le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, ainsi que les premiers ministres du Québec, de l'Alberta et de la Saskatchewan.

Jean Charest a déclaré mercredi que sa rencontre avec Mme Pelosi et M. Markey visait à convaincre davantage les Américains du bien-fondé de l'hydroélectricité dans une perspective d'énergies renouvelables.

Les Américains ont également rencontré des représentants du secteur de l'énergie, ainsi que le président d'Hydro-Québec, Thierry Vandal. Ces derniers n'ont pas voulu faire de commentaire à la suite de la réunion.

Le premier ministre de l'Alberta, Ed Stelmach, s'est dit impressionné de constater que bien que les Américains oeuvrent à réduire leur dépendance au pétrole étranger, il n'était pas question d'inclure le Canada dans ce processus.

Nancy Pelosi, qui a souvent voté contre les intérêts des pétrolières, a confirmé par communiqué que «les États-Unis et le Canada partagent une forte volonté de se pencher sur les questions des changements climatiques et de la sécurité énergétique».

Bien que les représentants albertains aient fréquemment rencontré des politiciens bien placés, incluant l'ancien vice-président Dick Cheney, il s'agit de leur première rencontre avec Mme Pelosi.

«Je vous le dis: ne laissez jamais passer une occasion de discuter avec le président de la Chambre des représentants pour faire progresser les intérêts de l'Alberta», a déclaré Ed Stelmach.

Mme Pelosi doit participer, ce vendredi, à la Conférence des présidents du G8, reçue par le président de la Chambre des communes, Peter Miliken. Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, devrait également y assister.