Les New-Yorkais votaient mardi pour choisir leur maire, une élection a priori sans surprise qui devrait voir Michael Bloomberg, 67 ans, remporter un troisième mandat de quatre ans à la tête de la mégalopole.

Même si les derniers sondages montraient un écart moins important entre le milliardaire magnat des médias et son rival démocrate William Thompson, Michael Bloomberg continuait à être crédité de quelque 12 points d'avance à la veille de la consultation, contre 18 quelques jours auparavant. «Vous allez assister à un miracle», a déclaré Thompson, 56 ans, après avoir voté à Harlem (nord de Manhattan).

Les bureaux de vote devaient fermer à 21 heures, et la fréquentation était variable d'un quartier à l'autre, les experts s'attendant à un taux d'abstention élevé malgré une journée très ensoleillée.

Le maire sortant, qui a englouti quelque 100 millions de dollars de sa fortune personnelle dans la campagne électorale, est généralement considéré comme l'homme qui a fini de transformer la mégalopole autrefois violente et chaotique en une des villes les plus propres, sûres et efficaces des États-Unis.

Sous son administration, New York a vu bondir le nombre de nouveaux immeubles de luxe, rendu Times Square aux piétons, affiché les calories sur les menus des restaurants, interdit de fumer dans les établissements publics.

Deux controverses marquent toutefois sa marche apparemment triomphale, dans la ville encore sous le choc de la crise de 2008 à Wall Street.

L'une porte sur l'utilisation effarante de sa fortune, estimée à 17,5 milliards de dollars, pour dominer la campagne électorale.

Fondateur de Bloomberg LP, géant mondial de l'information financière, le maire a par ailleurs provoqué l'indignation de beaucoup en forçant pratiquement le Conseil municipal à modifier une limitation à deux mandats auparavant approuvée par référendum, lui permettant de se présenter une troisième fois.

Dans l'East Village, quartier du sud-est de Manhattan encore très violent il y a 15 ans, les électeurs défilaient mardi dans un bureau de vote qui proposait les services d'interprètes chinois-anglais et espagnol-anglais.

«Il y avait dix personnes qui attendaient à l'ouverture à 6 heures du matin, et le bureau ne désemplit pas», a souligné à l'AFP la coordonnatrice Ayo Harrington, qui vit dans le quartier depuis les années 1960 et a connu l'époque des trafiquants de drogue et des règlements de comptes à Tompkins Square.

Outre le maire, les électeurs devaient choisir un certain nombre de responsables municipaux, et se prononcer sur un referendum concernant la gestion des parcs et un autre sur le travail des détenus.

«C'est Giuliani (Rudolph Giuliani, maire de 1994 à 2001) qui a tout nettoyé ici, Bloomberg s'est contenté de poursuivre le travail», a estimé Vicente Berrezueta, 48 ans, un concierge originaire d'Ecuador, qui vote pour la deuxième fois.

«Bloomberg n'a pas fait grand-chose pour les pauvres et pour la classe moyenne, le prix des transports en commun a augmenté, les taxes ont augmenté, il a de l'argent et du pouvoir et il veut garder et l'argent et le pouvoir», a-t-il dit.

D'autres consultations municipales étaient en cours mardi dans de grandes villes américaines, notamment à Atlanta (Géorgie, sud) où un blanc pourrait être élu maire pour la première fois depuis des décennies, à Houston (Texas, sud) où une des candidates est une homosexuelle, ou encore à Miami (Floride, sud-est).