(Hong Kong) La police de Hong Kong a dit avoir arrêté mardi six personnes en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale pour « publication de messages avec une intention séditieuse ».

Cinq femmes et un homme âgés de 37 à 65 ans ont été arrêtés, l’une des suspectes étant déjà en détention provisoire dans une prison pour femmes à sécurité maximum, a indiqué le département de la sécurité nationale de la police de Hong Kong dans un communiqué.

D’après l’enquête de police, cette femme, par l’intermédiaire de cinq autres, « a publié des messages à des fins séditieuses sur une page anonyme de média social depuis avril 2024 », à l’approche d’une « date sensible », indique le communiqué.  

Ces messages avaient pour but « d’inciter à la haine envers le gouvernement central (Pékin), le gouvernement de Hong Kong et le pouvoir judiciaire, ainsi que d’inciter les internautes à organiser ou à prendre part à des activités illégales ultérieurement ».

Le chef de la sécurité de Hong Kong, Chris Tang, a confirmé que la principale suspecte était Chow Hang-tung, une militante de premier plan emprisonnée depuis 2021.

Il a également précisé que la page Facebook incriminée était le « Chow Hang-tung Club ».

Mme Chow était l’ancienne dirigeante de l’Alliance de Hong Kong, aujourd’hui dissoute, qui organisait chaque année une veillée avec des bougies en hommage aux victimes du 4 juin 1989, date à laquelle Pékin a envoyé des troupes sur la place Tiananmen contre des manifestants pro-démocratie.  

Les arrestations de mardi ont lieu une semaine avant le 35anniversaire de cet évènement.

Les six personnes sont soupçonnées d’avoir enfreint l’article 24 qui punit « les crimes en liaison avec des intentions séditieuses » de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, entrée en vigueur en mars dans le territoire, selon la police.

Il pourrait s’agir de la première arrestation de ce type en vertu de cette loi, qui a été critiquée par les pays occidentaux.

La loi sur la sécurité nationale prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité pour cinq catégories de crimes, dont la trahison, l’insurrection, l’espionnage, le sabotage et l’ingérence extérieure.  

Elle a également étendu la portée du crime de « sédition », datant de l’époque coloniale britannique, pour y inclure l’incitation à la haine contre les dirigeants du parti communiste chinois.

Ce texte complète une première loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020 après les grandes manifestations de l’année précédente en faveur de la démocratie à Hong Kong.