La menace était «spécifique», selon l'ambassade des États-Unis en Ouganda: une attaque «terroriste» devait être menée par un groupe inconnu hier soir contre l'aéroport de la capitale Kampala. L'attentat n'a pas eu lieu, mais l'administration Obama n'entend pas relâcher sa vigilance cet été. Quatre mots pour comprendre ce qu'elle prépare et craint.

Menaces

Le ministre de la Sécurité intérieure des États-Unis a annoncé mercredi le déploiement «dans les prochains jours» de nouvelles procédures de sécurité dans les aéroports d'Europe et du Moyen-Orient desservant les États-Unis. Objectif: faire face à de «nouvelles menaces» terroristes dans un contexte de regain de tension au Moyen-Orient. Jeh Johnson n'a pas fourni de détails sur les mesures susceptibles d'être mises en place, ne voulant pas faciliter la tâche d'éventuels terroristes. Mais il pourrait s'agir de contrôles supplémentaires des personnes et de leurs biens. Quoi qu'il en soit, ces mesures ne devraient pas entraîner de retards importants.

Explosifs

L'annonce de nouvelles procédures de sécurité fait suite aux craintes exprimées par des experts américains et britanniques concernant la mise au point par des groupes terroristes d'explosifs miniaturisés et difficilement détectables. Les artificiers d'Al-Qaïda au Yémen sont notamment soupçonnés de travailler à ce projet. En 2009, ils ont fourni en vain au Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab des sous-vêtements piégés qui devaient faire exploser le vol 253 Amsterdam-Detroit le 25 décembre 2009. Vantant l'inventivité des terroristes, un expert américain a évoqué hier sur la BBC la possibilité de bombes indétectables chirurgicalement implantées dans le corps de djihadistes.

Djihadistes

À la mise au point de nouveaux explosifs difficilement détectables s'ajoute une autre crainte: une collaboration éventuelle entre les artificiers d'Al-Qaïda au Yémen et les Européens djihadistes qui se battent aujourd'hui en Syrie ou en Irak. Munis de leurs passeports occidentaux, ceux-ci pourraient décider de se charger d'une ultime mission à bord d'un avion à destination des États-Unis ou d'un pays européen. Dimanche dernier, Barack Obama a déclaré que ces combattants «aguerris» menaçaient les États-Unis. Le premier ministre britannique David Cameron a fait entendre le même son de cloche, estimant que 400 ressortissants de son pays ont combattu ou combattent encore en Syrie.

Alerte

Malgré l'annonce du déploiement de nouvelles procédures de sécurité dans certains aéroports internationaux, le ministère de la Sécurité intérieure n'a pas activé son système d'alerte terroriste. Depuis 2011, celui-ci ne comprend plus que deux niveaux de menace: «imminent», c'est-à-dire sur le point de se concrétiser, ou «élevé», c'est-à-dire crédible. En Grande-Bretagne, le niveau de menace demeure «substantiel», c'est-à-dire qu'une attaque terroriste importante est une forte possibilité à tout moment.