Est-ce que les nombreuses allégations de violations des droits de la personne au Honduras inquiètent le gouvernement de Porfirio Lobo, qui a remporté les élections controversées du 29 novembre et qui prendra les rênes du pays le 27 décembre?

Interrogée par La Presse, une des vice-présidentes désignées du gouvernement Lobo, Maria Antonieta Bogran, hausse les épaules.

 

«Ça dépend de quelle manière vous regardez l'information. Si les organisations des droits de la personne ont des preuves, qu'elles les montrent. Ce qui est plus important que tout, en ce moment, c'est la paix dans le pays», estime la politicienne issue du parti de droite, le Parti national. Au nom de la réconciliation entre les pro-Zelaya et les partisans du coup d'État, le président désigné songe à accorder l'amnistie aux deux camps.

Cette position inquiète au plus haut point Josefina Salomon, d'Amnistie internationale, rencontrée alors qu'elle participait à une mission d'enquête au Honduras. «Ce qui va se passer dans un avenir rapproché est crucial. Si tout ça est oublié, ça va envoyer le message que c'est correct de faire un coup d'État et de bafouer les droits de la population. Le futur gouvernement n'a qu'une possibilité: enquêter, poursuivre et condamner les responsables. Pas les amnistier.»