Un leader de l'opposition au Venezuela, l'ancien ministre de la Défense Raul Baduel, a dénoncé une persécution judiciaire orchestrée selon lui par le président Hugo Chavez, après avoir été arrêté jeudi pour corruption.

Cet ancien général a affirmé que M. Chavez avait donné «l'ordre exprès» de son arrestation, l'accusant de recourir «à la justice et aux différents pouvoirs publics comme à des mercenaires», dans une déclaration publiée vendredi par la presse locale.

M. Baduel, soupçonné de détournements de fonds durant sa gestion au ministère de la Défense entre 2002 et 2007, a été placé jeudi en détention provisoire, avant sa présentation devant un tribunal militaire.

En octobre, l'ex-ministre avait été interpellé pour avoir refusé de répondre à des convocations judiciaires. Le Parquet avait alors indiqué qu'il était soupçonné d'avoir détourné au ministère de la Défense l'équivalent de 14 millions de dollars.

Dans sa déclaration à la presse, M. Baduel est également revenu sur les conditions de cette première arrestation, affirmant avoir été victime de violences, ordonnées selon lui par M. Chavez.

«Ces agressions contre moi et ma famille ont eu lieu en l'absence du président. C'est lui qui donne les ordres pour réaliser ces actions d'intimidation», a-t-il accusé.

Ancien proche de M. Chavez -il l'avait soutenu lors du putsch avorté d'avril 2002-, M. Baduel s'était converti en l'un de ses plus féroces opposants après son départ du gouvernement.

Il avait fait campagne contre le projet de nouvelle Constitution d'inspiration socialiste, défendu par le président vénézuélien, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine. Le texte avait été rejeté par référendum en décembre 2007.