(Lourinhã) Surnommée le Lourinhac, une eau-de-vie à base de raisin produite à Lourinha, à une soixantaine de kilomètres au nord de Lisbonne, selon les mêmes procédés que le cognac et l’armagnac, cherche à se faire une place dans le marché très concurrentiel des spiritueux.

La boisson aux reflets acajou vieillit dans des fûts en bois de châtaignier ou de chêne, provenant du nord du Portugal et du Limousin, dans le centre de la France.

La fabrication de l’eau-de-vie de Lourinha s’inspire d’un savoir-faire français répandu par les troupes napoléoniennes quand elles ont envahi la région au début du XIXe siècle, explique le président des Caves coopératives de Lourinha, Jorge Humberto.

Dans les galeries sombres de ces caves où règne une odeur d’alcool entêtante sont alignés et superposés des dizaines de tonneaux avec des milliers de litres de cette « aguardente » portugaise.

Rien que cette année, quelque 18 000 litres de cette eau-de-vie sont partis dans des bouteilles, étiquetées manuellement, une à une.

PHOTO PATRICIA DE MELO MOREIRA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Dans les galeries sombres de ces caves où règne une odeur d’alcool entêtante sont alignés et superposés des dizaines de tonneaux avec des milliers de litres de cette « aguardente » portugaise.

« On ne rajoute aucun produit à notre eau de vie », tient à souligner le vice-président de la coopérative, Jorge Candido, en précisant que « c’est le bois des barils où elle vieillit » qui « lui donne le goût vanillé et fruité » si apprécié par les amateurs.

Situées sur le littoral portugais, les vignes de Lourinha, composées principalement de cépages blancs, bénéficient d’un climat doux, avec des températures moyennes annuelles de 16 degrés Celsius.

« Nous sommes dans une microrégion » qui réunit « les conditions idéales pour produire de l’eau-de-vie », affirme Carlos de Melo Ribeiro, l’un des principaux producteurs de Lourinhac.

Les vins produits ici sont très différents de ceux que l’on trouve traditionnellement au Portugal. « Ils sont frais, plus acides qu’ailleurs et avec un faible degré d’alcool », poursuit le propriétaire de la Quinta do Rol, qui possède actuellement la seule distillerie de la région.

Lourinha, qui a longtemps fourni les producteurs du nord du Portugal pour la fabrication du vin de Porto, est devenue en 1992 la seule région portugaise d’appellation d’origine contrôlée, grâce à un décret qui délimite la zone géographique de production et qui fixe les règles de fabrication.

Aujourd’hui, la stratégie des producteurs est essentiellement nationale.

« Nous voulons d’abord faire connaître notre aguardente au Portugal », dit à l’AFP le président des caves de Lourinha, avec dans un deuxième temps les marchés internationaux en ligne de mire.