Un internaute dénonçant les problèmes environnementaux au Vietnam, notamment une importante pollution marine par un groupe taïwanais en 2016, a été condamné à sept ans de prison lundi, dernier tour de vis en date du régime communiste.

Nguyen Van Hoa, âgé de 22 ans, a été jugé coupable de «diffusion de propagande contre l'État socialiste» (article 88 du Code pénal), a confirmé à l'AFP un responsable du tribunal de Ha Tinh, dans le centre du pays.

Bao Ha Tinh, le journal régional en ligne, contrôlé par l'État comme tous les médias au Vietnam communiste, précise que sont reprochés au jeune homme des «articles, vidéos et images avec des contenus négatifs sur sa page Facebook... diffusant une propagande réactionnaire contre le parti et la politique de l'État».

Au coeur des dénonciations du jeune homme, arrêté début 2017: le scandale Formosa, contre lequel il avait lui-même manifesté en 2016.

L'entreprise taïwanaise Formosa a été accusée d'être à l'origine d'une fuite de produits toxiques ayant causé la mort en avril 2016 de tonnes de poissons, et d'être responsable de la destruction des moyens de subsistance des pêcheurs dans le centre du pays.

La compagnie a été condamnée à payer une amende de 500 millions de dollars, mais les manifestations de colère se sont poursuivies. Les autorités ont réprimé les manifestations et arrêté les meneurs.

Même un an plus tard, les arrestations et poursuites contre ceux qui ont osé dénoncer ce scandale se poursuivent.

Le 19 octobre, une Vietnamienne a ainsi été arrêtée après avoir participé à une de ces manifestations anti-Formosa en 2016 et risque la peine de mort pour tentative de «renversement» du régime.

Seulement condamnée à payer une amende, la société Formosa a reçu le feu vert pour reprendre les opérations d'aménagement du site sidérurgique.

Au moins 15 opposants ont été arrêtés depuis janvier au Vietnam, selon Amnesty International. Plusieurs lourdes peines de prison ont également été prononcées.

Au Vietnam, les opposants sont fréquemment emprisonnés, mais l'arrivée de nouveaux dirigeants l'an passé a encore durci la chasse aux voix discordantes.