L'Afrique devrait générer davantage de déchets dits électroniques que l'Europe à partir de 2017, en raison de la consommation «exponentielle» d'ordinateurs et encore plus de téléphones portables sur ce continent, ont prévenu des experts jeudi à Nairobi.

«Une étude nous indique que l'Afrique produira plus de déchets électroniques que l'Europe en 2017», a déclaré à la presse Katharina Kummer Peiry, secrétaire exécutive de la Convention de Bâle de 1989 sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination.

«Au rythme où vont les choses (...) en 2017 nous serons confrontés à une telle quantité de déchets électroniques, davantage même qu'en Europe», a renchéri Miranda Amachree, de l'Agence nationale du Nigeria chargée de l'application des normes et règles en matière d'environnement.

Ces experts s'exprimaient à l'occasion d'un colloque, convoqué au siège du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à Nairobi, sur le défi croissant que pose à l'Afrique la gestion des déchets électroniques, une définition qui inclut également les télévisions, réfrigérateurs, etc.

Si l'Afrique est déjà confrontée à la gestion de milliers de tonnes de ces déchets exportés par l'Europe, elle devra de surcroît de plus en plus gérer la croissance de sa propre consommation en la matière.

À l'origine de ce phénomène, «il y a la croissance démographique (...) et le taux de pénétration -de plus en plus de personnes ont accès à ces produits» en Afrique, qui a désormais dépassé le seuil du milliard d'habitants, a relevé Mme Kummer Peiry.

«Il faut garder à l'esprit les efforts entrepris à tous les niveaux pour accroître l'accès (notamment aux équipements de communication électronique), cela fait partie du développement», a ajouté cette spécialiste, qualifiant la progression en la matière d'«exponentielle» en Afrique.

«L'utilisation d'équipements électriques et électroniques, et en particulier d'outils d'information et de télécommunication, demeure bas en Afrique en comparaison à d'autres régions du monde, mais elle augmente de façon spectaculaire», notait en décembre dernier un rapport du programme Afrique de la mise en oeuvre de la convention de Bâle.

«Le taux de pénétration d'ordinateurs personnels a été multiplié par dix au cours de la décennie écoulée, et le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile par cent», selon ce rapport.