Des chercheurs québécois ont découvert une fréquence électroacoustique capable de s'attaquer aux cyanobactéries, sans mettre en péril les autres organismes vivant dans les cours d'eau.

Le professeur Daniel Caron, responsable des applications électroacoustiques au Centre collégial de transfert de technologie du son, aussi appelé Musilab, soutient que le transducteur ultrasonique développé a une incidence très ciblée, presque sans impact pour les algues vertes qui, elles, loin d'être nuisibles, oxygènent les plans d'eau.

Musilab a réalisé plusieurs essais en laboratoire qui démontrent que certains ultrasons ont un effet dévastateur sur la phycocyanine, une protéine liée aux cyanobactéries.

Le directeur général de Musilab, Marcel Boutin, précise que cette découverte n'est pas une fin en soi et ne se substitue pas à un changement des comportements. Il rappelle qu'un lac met 40 ans à se régénérer et que ce qu'il propose est un «diachylon». Cela dit, même s'il juge important de revoir la relation qu'entretiennent les Québécois avec l'eau, il affirme que la technique développée a le mérite de limiter les erreurs du passé et de réduire les effets néfastes et toxiques des algues bleues.

Les premières démarches en nature s'amorceront cet été dans le Lac-Saint-Louis, à La Tuque. Les résultats pourront être évalués à la mi-juillet, moment où apparaissent généralement les fleurs d'eau.

L'expérimentation de Musilab, affilié au Cégep de Drummondville, représente un investissement de 50 000$, financé par les ministères de l'Education et du Développement économique et de l'Innovation.