Le programme américain de restauration des Grands Lacs, que le président Donald Trump prévoyait abolir, a été sauvé dans le cadre du budget fédéral adopté par le Congrès.

Un autre programme, le Lake Champlain Basin Program (LCBP), particulièrement important pour le Québec, a aussi été préservé.

Le gouvernement du Québec s'en réjouit et estime qu'il s'agit d'une victoire pour la « diplomatie québécoise », dont les effectifs seront augmentés de 50 % aux États-Unis, selon ce qu'a appris La Presse.

L'administration Trump avait prévu, dans son projet de budget dévoilé le mois dernier, supprimer le financement annuel de 300 millions US du Great Lakes Restauration Initiative (GLRI), un programme administré par l'EPA, l'agence américaine de protection de l'environnement.

Cette agence est maintenant dirigée par Scott Pruitt, qui a consacré sa carrière à combattre l'action de l'EPA.

APPUI BIPARTISAN

Mais le GLRI jouit d'un large appui bipartisan dans la région des Grands Lacs. C'est probablement l'influence des élus comme la sénatrice démocrate Debbie Stabenow ou le représentant républicain Fred Upton, tous deux du Michigan, qui a été déterminante.

Dimanche soir dernier, quand il y a eu entente au Congrès pour prolonger le financement du gouvernement des États-Unis, le budget de 300 millions US a été maintenu pour l'année en cours.

Une mouture précédente du budget prévoyait une ponction de 50 millions devant servir à financer le mur que le président Trump souhaite ériger à la frontière mexicaine. Cette ponction n'a pas eu lieu, selon ce que rapporte le journal Holland Sentinel, au Michigan.

Cette décision est encourageante, selon la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, qui a réagi par communiqué hier.

« En mobilisant nos alliés régionaux, notamment de la Commission des Grands Lacs ainsi que de la Conférence des gouverneurs et des premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent, et grâce aux démarches de la Délégation du Québec à Chicago, nous avons pu mettre en oeuvre une série d'actions pour porter notre message commun quant aux répercussions environnementales et économiques dévastatrices sur l'espace Grands Lacs-Saint-Laurent qu'aurait l'abolition du GLRI et du LCBP. »

DÉPLOIEMENT DE 23 PERSONNES

La ministre St-Pierre doit annoncer ce matin comment elle emploiera les sommes supplémentaires qui lui ont été allouées dans le dernier budget du Québec.

Ce nouveau déploiement ajoutera 15 personnes aux délégations du Québec aux États-Unis, qui en comptent actuellement 47. De plus, huit personnes rattachées au ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation seront affectées aux délégations et bureaux du Québec. Ce sont donc en tout 23 personnes qui s'ajoutent à l'équipe diplomatique québécoise aux États-Unis.

Photo Teresa Crawford, archives Associated Press

Scott Pruitt dirige l'agence américaine de protection de l'environnement.

Photo François Roy, Archives La Presse

Christine St-Pierre (au centre), ministre des Relations internationales