Alors que les dirigeants du monde s'apprêteront à s'envoler vers Paris pour les négociations sur le climat, des citoyens des quatre coins du globe entendent prendre la rue pour mettre de la pression sur leurs gouvernements.

Ottawa figure parmi les 2000 villes qui accueilleront la marche «100 pour cent possible» le 29 novembre, soit la veille de l'ouverture officielle de la Conférence des Nations unies sur le climat, à Paris.

L'objectif est d'inciter les décideurs à prendre le taureau par les cornes en fixant des cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) ambitieuses. La coalition à l'origine de cette initiative souhaiterait que d'ici 2050, le Canada fonctionne à 100 % grâce à des énergies renouvelables comme l'énergie solaire, éolienne ou hydroélectrique.

La nouvelle ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, se rendra à Paris avec les cibles modestes adoptées par les conservateurs, soit une réduction de 20 % des GES d'ici 2030, par rapport à leur niveau de 2005. Elle entend discuter avec les provinces et territoires d'un plan d'action dans les trois mois suivant la COP21, et éventuellement, fixer une cible plus ambitieuse pour le Canada.

En point de presse à Ottawa mardi, le directeur d'Équiterre, Steven Guilbeault, a dit comprendre qu'il faudra un certain temps avant que des changements s'opèrent.

«Nous comprenons tous et toutes qu'on ne peut pas, en quelques semaines, compenser pour 10 ans d'inaction en matière de lutte aux changements climatiques», a-t-il fait valoir.

D'autres types de décisions pourraient toutefois être prises rapidement par le gouvernement libéral, a-t-il plaidé, comme une aide financière aux pays en développement touchés par les perturbations du climat, et l'arrêt des subventions aux compagnies pétrolières.

«Est-ce qu'elles ont encore besoin de cet argent-là aujourd'hui?», a-t-il demandé.

À ses côtés, le directeur d'Ecology Ottawa, Graham Saul, s'est montré encouragé par le changement de garde à Ottawa, ajoutant qu'il fallait saisir l'occasion pour en faire plus pour l'environnement.

«Un futur avec de l'énergie renouvelable à 100 % n'est pas seulement 100 % nécessaire, mais c'est aussi 100 % possible», a-t-il insisté.

En raison des attentats terroristes de Paris, la marche citoyenne a été annulée dans la capitale française, mais les négociations se tiendront. On attend pas moins de 40 000 délégués de 195 pays dans la Ville lumière du 30 novembre au 11 décembre.