Avec la fonte des glaciers et la hausse du niveau des mers en toile de fond, le président des États-Unis, Barack Obama, fera une tournée en Alaska cette semaine pour discuter de la lutte contre les changements climatiques. Il devra toutefois tempérer ses propos dans un État qui dépend encore beaucoup du pétrole.

M. Obama deviendra le premier président américain en service à visiter la côte arctique de l'Alaska alors qu'il se rendra à Kotzebue, une petite ville de 3153 habitants située au nord du cercle polaire, à la fin de son séjour de trois jours.

Il commencera son voyage lundi en prononçant un discours dans le cadre d'une conférence organisée par le département d'État qui portera sur l'enjeu des changements climatiques en Arctique.

L'objectif avoué du président est de démontrer les conséquences graves et inquiétantes des changements climatiques sur le territoire nordique afin de mettre en relief ses priorités législatives sur le sujet.

L'administration Obama souhaite que la banquise, le pergélisol et les glaciers de la région qui fondent à vue d'oeil marquent les esprits pour illustrer les conséquences du réchauffement de la planète.

Dans son allocution hebdomadaire, samedi, le président américain a rappelé que ces changements étaient «bien réels» et qu'ils touchaient «dès maintenant» les Américains.

M. Obama semble vouloir assurer un équilibre entre ces préoccupations environnementales et les intérêts énergétiques en jeu dans la région. Il y a seulement quelques semaines, son administration a délivré un permis à l'entreprise Shell pour qu'elle puisse forer dans la roche pétrolifère du nord de la côte de l'Alaska.

«Le président a permis plusieurs avancées afin de protéger l'Arctique, mais nous sommes vraiment déçus de cette décision. C'est un point sur lequel nous sommes en désaccord», a affirmé Nicole Whittington-Evans, directrice de l'organisme environnemental The Wilderness Society.

Pour les habitants de l'Alaska, toutefois, il s'agit d'un enjeu financier névralgique. Tant le gouvernement de l'État que ses résidants dépendent des revenus du secteur pétrolier, et la chute des prix du pétrole a déjà causé un déficit majeur.

Un proche conseiller de M. Obama, Brian Deese, affirme qu'il peut exister un équilibre entre les besoins économiques de l'État et les objectifs du président pour éliminer la dépendance aux énergies fossiles.

«Cette transition ne se fera pas en un jour», a-t-il remarqué, ajoutant que le pétrole et le gaz demeureraient «des composantes importantes» de la combinaison énergétique du pays.