Avec plus de 22 000 tués, les catastrophes naturelles ont été moins meurtrières en 2013 mais le changement climatique augmente la fréquence et la gravité des phénomènes extrêmes, souligne le rapport annuel de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

«Le changement climatique provoque des destructions des moyens d'existence et augmente les vulnérabilités. Les risques naturels deviennent plus fréquents et extrêmes», note le Secrétaire général de l'IFRC, Elhadj As Sy.

«Les tensions que cela provoque sur les systèmes sociaux et économiques placent le monde dans une nouvelle ère de risques», souligne-t-il.

Le typhon Haiyan, qui a frappé la province de Leyte aux Philippines en novembre 2013, a été le plus meurtrier avec au moins 7986 tués.

Avec 6054 tués, les inondations provoquées par la mousson en Inde ont été la deuxième catastrophe la plus meurtrière au courant de l'année dernière.

Au total, l'IFRC dénombre 22 452 personnes tuées par des catastrophes naturelles en 2013, un chiffre nettement plus faible que la moyenne annuelle de 97 954 tués entre 2004 et 2013. La pire année de cette décennie avait été 2004, où 242 829 personnes avaient péri, principalement suite au tremblement de terre et au tsunami qui avait suivi dans l'océan Indien.

Le nombre de personnes affectées par des catastrophes naturelles, 100 millions majoritairement en Asie, est aussi le plus faible de la décennie.

Mais le responsable de l'étude, Terry Cannon, souligne qu'il faut rester prudent dans ces comparaisons annuelles et appelle à regarder la capacité des pays à se préparer à une catastrophe.

Il n'y a ainsi eu que 36 tués par le cyclone Phailin en octobre dernier en Inde, des milliers de vies ayant été sauvées grâce à des opérations préventives d'évacuation dans le cadre des programmes de réduction des risques. Le phénomène s'est répété cette semaine quand le cyclone Hudhud a sévi.

De plus en plus de gens soumis aux risques de catastrophes 

Les changements économiques rapides, la croissance de la population et l'urbanisation dans les pays en développement soumettent de plus en plus de gens aux risques en cas de catastrophe naturelle, alors que les experts mettent en garde contre la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes avec le réchauffement de la planète, note le rapport.

Au-delà des plans pour réduire les risques, les gouvernements et les services d'aide doivent faire plus d'effort pour comprendre la vie des gens dans les zones dangereuses, souligne le rapporteur. «La grande majorité ne meurt pas dans les désastres. Ils souffrent à cause des problèmes de leur vie quotidienne, que ce soit la mauvaise qualité de l'eau, la faible nutrition ou les problèmes de santé», affirme M. Cannon.

Le rapport évalue les destructions économiques provoquées en 2013 par les catastrophes naturelles à quelque 119 milliards de dollars, l'un des chiffres les plus bas de la décennie.

Mais là aussi le rapporteur relativise, soulignant que dans les pays en développement, beaucoup de moyens de subsistance perdus ne sont pas quantifiables. «Les maisons de villages, les bateaux, les filets de pêcheurs (...) ne se mesurent pas en dollars, ils ne sont pas assurés, ils ne figurent même pas dans les statistiques internationales», affirme-t-il.