Au son des tambours, crécelles et flûtes de Pan, plusieurs milliers de paysans, représentants des peuples autochtones et militants ont manifesté mardi à Cancun (Mexique) pour que les négociations sur le climat produisent «un accord qui respecte la terre et les peuples du monde».

«C'est nous qui refroidissons la terre, la protégeons et conservons l'eau», chantaient les manifestants.

Ils étaient partis dans la matinée du centre de Cancun - une partie par bus et les autres à pied - vers le luxueux Moon Palace, à une vingtaine de kilomètres de là.

Négociateurs et ministres de plus de 190 pays y sont réunis jusqu'au 10 décembre pour tenter de parvenir un accord sur la lutte contre le changement climatique.

«Il est urgent qu'il y ait un accord de réduction de 50% des gaz à effet de serre, et nous exigeons des États-Unis, du Japon, de la Chine qu'ils respectent cette demande des peuples du monde», a expliqué à l'AFP Rafael Alegria, de l'organisation altermondialiste Via Campesina du Honduras.

Les engagements des pays développés et en développement en la matière sont loin du compte, et, s'ils ne sont pas revus à la hausse, ne permettront pas de réaliser l'objectif de maintenir la hausse de la température mondiale sous 2 degrés, comme décidé à Copenhague l'an dernier.

Participaient à la manifestation les négociateurs de la Bolivie et du Paraguay, Pablo Solon et Pablo Lobea, ainsi que l'actrice Darryl Hannah, qui milite pour la protection des océans.

«Il vaut mieux que (les négociateurs) ne parviennent à aucun accord, plutôt qu'un mauvais accord», a estimé Ash-Lee Woodard de l'Alliance Grass Root Global Justice des États-Unis.

L'accord que souhaiteraient ces manifestants est inspiré des conclusions du forum social de Cochabamba (Bolivie), en avril 2010, qui prévoit notamment la création d'un tribunal international pouvant sanctionner les contrevenants aux accords mondiaux pour la défense de l'environnement.

Mais les objectifs de la conférence de Cancun sont modestes, repoussant à plus tard un accord plus ambitieux pour relever le défi du changement climatique.

Les manifestants ont été bloqués à 5 km du centre de conférence par un imposant barrage de la police mexicaine.

Une manifestation distincte, à l'appel de plusieurs ONG internationales, avait lieu simultanément mardi dans le centre de la station balnéaire mexicaine.

La mobilisation à Cancun était sans commune mesure avec celle dans la capitale danoise, un an plus tôt, où plusieurs dizaines de milliers de personnes de tous horizons s'étaient rassemblées pour réclamer un accord juste et ambitieux pour enrayer la hausse du thermomètre mondiale.