Les forces les plus influentes de la planète climat sont réunies à Montréal, cette fin de semaine, pour répliquer au retrait des États-Unis annoncé par l'administration Trump de l'accord de Paris conclu en 2015.

Le premier ministre Justin Trudeau a lancé hier une rencontre ministérielle qui réunissait notamment des représentants de la Chine, du Brésil, de l'Union européenne, ainsi que le premier ministre des îles Fidji, Frank Bainimarama, qui présidera cet automne la 23e Conférence des Nations unies sur le climat (COP23).

« Nous avons créé un élan immense à Paris et il est important de continuer d'avancer », a affirmé M. Trudeau pour lancer les discussions.

Le premier ministre n'a pas hésité à faire allusion à l'actualité récente pour souligner l'urgence d'agir en la matière. « On le voit avec les tempêtes et les inondations, les événements extrêmes deviennent de plus en plus fréquents », a-t-il dit.

M. Trudeau n'a pas répondu aux questions des journalistes.

Catherine McKenna, ministre de l'Environnement et des Changements climatiques, a affirmé à cette même table que le Canada demeurait déterminé à respecter ses engagements de la Conférence de Paris.

En entrevue avec La Presse plus tôt dans la journée, Mme McKenna avait assuré que le Canada avait la ferme intention d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, soit de ramener ses émissions de 30 % sous le niveau de 2005 d'ici 2030.

Cependant, son propre ministère affirme que le Canada va rater son objectif par une large marge, soit 175 millions de tonnes d'émissions annuelles, selon ses plus récentes prévisions les plus optimistes.

RÉPLIQUE MONDIALE

Reste que le Canada joue actuellement la carte du progressisme en se plaçant au coeur de la réplique mondiale au pied de nez de l'administration Trump.

Le Canada a jugé opportun d'organiser, dès l'annonce du président Donald Trump que les États-Unis comptaient se retirer de l'accord de Paris, cette réunion ministérielle sur la lutte contre les changements climatiques, de concert avec la Chine et l'Union européenne.

Celle-ci constitue en soi un effort pour convaincre l'administration Trump que l'économie et l'environnement vont de pair, a soutenu la ministre McKenna. Les États-Unis ont d'ailleurs dépêché des représentants à cette réunion ministérielle.

« Quand les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient reculer sur le plan de lutte contre les changements climatiques, j'ai dit que le Canada allait se tenir debout et faire plus, a dit la ministre. C'est important de rassembler les pays qui souhaitent continuer la lutte et démontrer que nous sommes tous ensemble et qu'on ne va pas reculer, même si les États-Unis ont indiqué qu'ils ne vont pas faire tout ce qu'ils peuvent faire. »

Mme McKenna, qui avait d'ailleurs joué un rôle important pour assurer le succès de la conférence de Paris sur les changements climatiques en décembre 2015, a indiqué que plusieurs entreprises oeuvrant dans le secteur de l'énergie propre sont à Montréal durant la réunion ministérielle pour rappeler qu'il s'agit d'un secteur prometteur au chapitre de la création d'emplois.