Le nouveau conseiller scientifique de la Maison Blanche, John Holdren, a indiqué mercredi que, du fait de l'intensité du réchauffement climatique, l'administration Obama réfléchissait à la mise au point de technologies destinées à rafraîchir l'atmosphère terrestre.

Dans un entretien à l'Associated Press, le premier qu'il accorde depuis sa désignation le mois dernier à la tête du bureau de la Maison Blanche en charge de la politique scientifique et des technologies, il a confirmé que l'idée d'une «géoingénierie du climat» était actuellement à l'étude.

  Ce projet radical comprendrait notamment l'envoi dans les hautes couches de l'atmosphère de particules émises par des polluants pour refléter les rayons du soleil, une mesure expérimentale qui ne pourrait toutefois être décidée qu'en dernier recours en raison des effets associés, selon John Holdren.

  Une autre hypothèse envisagée consisterait à utiliser des aarbres artificiels» pour absorber et stocker le dioxide de carbone, principal gaz à effet de serre d'origine humaine. D'abord jugée trop coûteuse, cette option aurait été réexaminée et serait à nouveau d'actualité, d'après John Holdren.

  «Il faut y réfléchir», a-t-il dit. «Nous ne pouvons nous offrir le luxe d'exclure la moindre option.»

  Selon Holdren, certains phénomènes liés au réchauffement climatique pourraient se produire très rapidement. Il cite en particulier la disparition totale de la mer de glace d'été en Arctique, ce qui, à ses yeux, augmenterait les risques de «conséquences vraiment intolérables».

  A deux reprises au cours de cet entretien, le scientifique âgé de 65 ans a comparé le réchauffement climatique à «la conduite d'une voiture équipée de mauvais freins et se dirigeant vers une falaise dans le brouillard».

  Les services du conseiller présidentiel ne sont pas les seuls à se pencher sur la géoingénierie. L'Académie nationale des sciences en a fait le thème d'un atelier dans son nouveau programme multidisciplinaire sur le climat. L'idée est également examinée par le Parlement britannique.

  La Société américaine de météorologie s'est de son côté engagée à «étudier le potentiel de la géoingénierie, comprendre ses limites et éviter un recours irréfléchi».