Montagnes, régions côtières et pourtour méditerranéen sont les régions les plus vulnérables d'Europe au changement climatique, qui altèrera néanmoins davantage le sud, selon une étude européenne publiée lundi.

 

D'ores et déjà, des vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes ont été enregistrées depuis 50 ans, alors que déclinent les vagues de froid extrême et cette tendance devrait se confirmer, indiquent les auteurs.

Le changement de régimes de précipitations, déjà patent, accentue les déséquilibres entre un nord bien arrosé - qui a enregistré une augmentation de 10 à 40% au cours du 20è siècle - et un sud de plus en plus sec (moins 20% dans certaines régions).

En montagne, les glaciers européens fondent très rapidement: dans les Alpes ils ont perdu les deux tiers de leur volume depuis 1850; cette perte s'accélère depuis les années 80 et devrait se poursuivre dans les décennies à venir.

La couverture neigeuse a déjà diminué de 1,3% par décennie sur les 40 dernières années, surtout au printemps et en été.

En plus de l'élévation du niveau des océans (+ 3,1 mm/an en moyenne depuis 15 ans, contre 1,7 mm/an au 20e siècle), les scientifiques ont observé une augmentation de la température moyenne des eaux de surface et déjà, certaines espèces de poissons ont opéré une remontée vers le nord de quelque 1.000 km en 40 ans, ce qui «amènera à repenser la gestion des pêcheries», estime l'étude.

D'une manière générale, les plantes, les oiseaux, les insectes et les mammifères gagnent le nord et les hauteurs: en 2100, certaines espèces végétales seront remontées de plusieurs centaines de km vers le nord et plus de 60% des espèces de montagnes seront menacées d'extinction.

Les scientifiques ont par ailleurs observé une augmentation de la température moyenne des eaux de surface et déjà, certaines espèces de poissons ont opéré une remontée vers le nord d'environ 1.100 km en 40 ans.

Dans les lacs, le phytoplancton apparaît près d'un mois plus tôt que 30 ou 40 ans auparavant, au risque de perturber les écosystèmes.

Compilation d'études et de données statistiques, issues notamment du 4è rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), ce rapport de l'Agence européenne de l'environnement (EEA), du bureau européen de l'Organisation mondiale de la santé et du Joint Research Centre de la Commission européenne met à jour une précédente édition de 2004.

Il doit aider la Commission européenne à définir sa stratégie d'adaptation au changement climatique.

Si la température moyenne de la planète a augmenté de 0,8 °C par rapport aux niveaux pré-industriels, en Europe cette hausse dépasse 1°C.

Déjà, la saison agricole est plus longue dans les régions nord, ce qui peut «favoriser l'introduction de nouvelles cultures», mais provoquer aussi une plus grande incertitude sur les récoltes en raison des événements météo extrêmes qui risquent d'augmenter en fréquence et en intensité.

En outre, dans les régions méditerranéennes, l'eau sera au coeur d'une compétition accrue entre l'agriculture, l'usage domestique et le tourisme.