Deux militants de Greenpeace déguisés en ours polaires se sont invités sur une plateforme de forage mercredi en Norvège pour protester contre des forages pétroliers dans l'Arctique projetés par le groupe norvégien Statoil.

«Aucune compagnie pétrolière dans le monde n'est préparée aux conditions arctiques», a déclaré le chef de la branche norvégienne de l'ONG, Truls Gulowsen, un des deux militants à être montés sur la plateforme West Hercules, actuellement à Oelen (sud-ouest).

«Il est inacceptable que Statoil veuille jouer avec la sûreté et l'environnement dans ces régions arctiques vulnérables», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Greenpeace a donc envoyé deux «ours» pour «inspecter» la plateforme et surtout sensibiliser l'opinion publique aux dangers des activités pétrolières dans une région aux conditions climatiques extrêmes, loin des infrastructures continentales.

Le West Hercules doit être dépêché ce mois-ci dans les eaux norvégiennes de la mer de Barents --généralement libres de glaces-- pour y effectuer une campagne de prospection qui devrait se prolonger jusque dans le courant 2014.

La campagne, qui prévoit jusqu'à neuf forages, dont certains, dans des zones très septentrionales, a pris plusieurs mois de retard. «La mise en condition de la plateforme a pris plus de temps que prévu», a expliqué à l'AFP un porte-parole de Statoil, Ola Anders Skauby.

Suite à la modification du carnet de route du West Hercules, les opérations dans les zones les plus septentrionales ont été différées, mais restent d'actualité.

«Nous évaluons toujours le tempo de nos forages à la lumière de nos ressources et de nos priorités et il n'y a rien de dramatique» à ce réaménagement, a ajouté M. Skauby.

Après le report par Shell et Statoil de leurs campagnes respectives de prospection en Alaska, Greenpeace veut toutefois y voir un nouveau recul des compagnies pétrolières qui commenceraient à prendre conscience des difficultés à opérer dans l'Arctique.

«L'industrie pétrolière commence à comprendre que forer dans l'Arctique est beaucoup plus difficile qu'elle ne voulait le faire croire», a affirmé M. Gulowsen à l'AFP.

Selon une étude de l'Institut de géophysique américain (USGS) remontant à 2008, l'Arctique pourrait abriter 22% des réserves d'hydrocarbures restant à découvrir sur la planète, une manne relativement plus accessible à atteindre grâce au recul de la banquise.

Sur fond de baisse constante de sa production de pétrole depuis une décennie, la Norvège a récemment revu ses réserves d'hydrocarbures à la hausse grâce précisément à la mer de Barents où elle a signé un accord frontalier avec la Russie après un différend de 40 ans.