Les provinces qui adhèrent à l'efficacité énergétique sont peut-être susceptibles de perdre des recettes fiscales avec des prix d'essence et d'électricité plus bas, mais elles finiront par y trouver leur compte grâce à une économie plus concurrentielle qui renflouera ses coffres, conclut une nouvelle étude.

Le ministère fédéral des Ressources naturelles a commandé cette étude, publiée en mai, dans une tentative d'atténuer les craintes des quatre provinces de l'Est canadien selon lesquelles l'efficacité énergétique serait certes avantageuse pour l'environnement et les consommateurs, mais nuisible pour leurs revenus.

Or, les retombées économiques outrepassent les coûts de mises en place de ces mesures d'efficacité, et les investissements en ce sens seront rapidement rentabilisés grâce à une activité économique accrue et à des créations d'emplois, indique-t-on dans le rapport de 34 000$, réalisé par Environment Northeast. L'organisation sans but lucratif, établi à Ottawa, fait la promotion des économies de développement durable.

Plus encore, les retombées sont plus importantes que ce qui est habituellement véhiculé par les administrateurs de programme et ses partisans, puisque le fait d'étendre l'évaluation au-delà des traditionnels tests coût-bénéfice annonce d'impressionnants impacts sur l'économie dans son sens large, soutient-on dans le document.

Le rapport conclut que les provinces ont désormais avantage à dépasser les niveaux actuels d'investissement dans les programmes d'efficacité énergétique.

L'étude a scruté les impacts d'un programme d'efficacité énergétique pour le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard. Le document aborde plus particulièrement les économies d'efficacité pour l'électricité, le gaz naturel et les combustibles fossiles comme l'essence. Les trois provinces des Maritimes ont des réserves plutôt modestes en matière énergétique, mais le Québec profite d'imposantes ressources hydroélectriques.

Les auteurs du rapport ont examiné les différents niveaux d'investissements pour améliorer l'efficacité dans chacune des provinces, en plus d'évaluer les impacts économiques si l'ensemble des gouvernements provinciaux agissait de concert.

«Dans tous les cas, une action simultanée des provinces pour tous les combustibles engendrerait des retombées économiques plus grandes dans une province ou région grâce à une concurrence régionale plus intense, des activités commerciales inter-provinces en plus des autres effets de synergie», écrit-on dans le rapport.

Entre cette année et 2040, par exemple, la région de l'est du Canada enregistrerait une hausse de 14 pour cent de son produit intérieur brut, doublée d'une hausse de 12 pour cent dans l'emploi, à condition que les quatre provinces agissent ensemble pour implanter des niveaux d'efficacité énergétique d'intensité moyenne, selon les auteurs de l'étude.

Un programme fédéral s'inscrivant dans l'efficacité énergétique, l'écoÉnergie Rénovation -Maisons, a été instauré par le gouvernement de Stephen Harper avant d'être fermé sans préavis le 28 janvier pour empêcher le dépassement de son budget de 400 millions $.

Le ministère des Ressources naturelles a indiqué que les 250 000 propriétaires de maison ayant pris part au programme dans sa dernière année d'existence ont engendré l'équivalent de 4 milliards $ en activités économiques.