Le temps presse pour les opposants au projet de développement domiciliaire sur l'île Charron. À moins d'un mois de la levée du moratoire de quatre ans imposé par Québec, la Coalition pour la protection de l'île Charron invite le promoteur et le gouvernement à s'entendre.

Lors d'une manifestation qui s'est tenue cet après-midi à l'entrée du parc national des Îles-de-Boucherville, les membres de la coalition ont dénoncé le refus, par le promoteur Luc Poirier, de l'offre d'achat finale déposée pour le gouvernement du Québec. Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs négocie depuis plusieurs années avec M. Poirier pour acquérir le terrain de 20 hectares qu'il a acheté en 2007. Le promoteur a d'abord balayé du revers de la main l'offre finale de 15 millions de dollars faite par le gouvernement le 14 septembre dernier, disant même préférer l'expropriation. Il a ensuite répliqué, le 20 septembre dernier, en exigeant de pouvoir conserver 20% du terrain et d'utiliser un stationnement du parc national.

«Le promoteur a payé ce terrain six millions de dollars. Nous trouvons que le gouvernement est très généreux dans son offre», remarque Rémi Arsenault, porte-parole de la Coalition pour la protection de l'île Charron qui regroupe divers groupes écologistes. La coalition presse Luc Poirier d'accepter l'offre d'achat. Elle souhaite que l'île Charron soit annexée au parc national des Îles-de-Boucherville «afin de consolider à perpétuité la vocation de conservation du plus petit parc national au Québec».

Luc Poirier a jusqu'au 5 octobre pour faire parvenir sa réponse au gouvernement. «Nous sommes inquiets parce que pour l'instant, il ne se passe pas grand-chose», déplore Rémi Arsenault.

À moins d'une entente ou d'une démarche en expropriation, Luc Poirier sera libre, le 29 octobre prochain, de construire les 1 200 unités de logement qu'il projette. Rémi Arsenault souligne que l'arrivée de 2500 personnes sur l'île Charron aura un grand impact sur la circulation routière dans le secteur qui est déjà aux prises avec d'importantes congestions.

Luc Poirier n'a pas rappelé Cyberpresse.