Les 100 plus grands lacs du monde se sont réchauffés plus vite que l'air ces 25 dernières années, selon une étude de la NASA rendue publique cette semaine.

Deux scientifiques de la NASA ont utilisé les relevés de satellites sur 104 lacs dans le monde pour constater que la température de l'eau avait augmenté en moyenne de 1,1 degré Celsius depuis 1985, soit deux fois et demi plus que les températures de l'air sur la même période.

Ce sont le lac Ladoga en Russie et le lac Tahoe aux États-Unis qui se sont réchauffés le plus significativement et le plus rapidement, a précisé Simon Hook du Laboratoire de propulsion à réaction (Jet Propulsion Lab, JPL), situé à Pasadena, et co-auteur de l'étude publiée mercredi dans le journal «Les lettres de recherches géophysique».

Le lac Tahoe a vu sa température monter de 1,7 degré Celsius et le Ladoga de 2,2 degrés Celsius.

Simon Hook et son collègue ont étudié les données de plusieurs satellites et des images à infrarouges thermiques des lacs en été et en hiver. «Cela correspond à ce que nous constatons dans les mesures de l'air. Mais nous avons été surpris de voir qu'à certains endroits, les lacs se sont réchauffés davantage que l'air», a ajouté Simon Hook.

La prochaine piste à explorer sera les raisons pour lesquelles les lacs semblent se réchauffer plus vite que l'air ou la terre, a souligné M. Hook. Une des raisons de cette tendance pourrait être la manière dont les lacs se réchauffent, d'une manière plus graduelle que la terre, mais ils se refroidissent plus lentement aussi.

Le spécialiste du climat de la NASA Gavin Schmidt, qui n'a pas participé à cette étude, estime que ces recherches ont un sens et qu'elles apportent un autre système indépendant de mesure démontrant que le monde se réchauffe. Onze indicateurs différents, notamment la température de l'air, l'humidité, la couverture neigeuse, montrent statistiquement un réchauffement significatif, provoqué par l'homme, et aucune mesure environnementale ne prouve le contraire, a précisé pour sa part l'Administration nationale océanique et atmosphérique.

Le réchauffement des lacs figure en 12e position des indicateurs du réchauffement, ce qui «apporte de l'eau au moulin», a observé Andrew Weaver, spécialiste du climat à l'université de Victoria.

Globalement, 41 lacs ont connu une hausse des températures significatives en terme de statistiques, et 59 ont enregistré un réchauffement, mais il n'a pas été jugé suffisant pour être significatif, a noté Simon Hook. Seuls quatre lacs ont vu leur température baisser, là encore pas de manière significative.