La glace de l'océan Arctique a atteint son troisième plus bas niveau depuis le début des prises de données, offrant de nouvelles opportunités aux transporteurs maritimes nordiques, mais causant des inquiétudes pour les mammifères qui y vivent.

Des scientifiques du U.S. National Snow and Ice Data Center ont rendu publique, mercredi, leur étude préliminaire des niveaux minimums de la glace en Arctique pour cette année. Le total de la couverture de glace s'établit à 4,76 millions de kilomètres carrés, le troisième plus faible résultat depuis le début de la surveillance satellite. Ce chiffre se situe à près de 40 pour cent sous la moyenne des 20 dernières années.

«Il s'agit de la troisième fois où les rapports satellites tombent sous la barre des cinq millions de kilomètres carrés pour le minimum», a indiqué Mark Serreze, le directeur de l'organisme.

Les chiffres de 2010 viennent fracasser l'espoir que la glace en Arctique reprenait sa croissance.

En avril, le centre avait publié des données démontrant que la glace océanique - définie comme étant un océan comportant au moins 15 pour cent de couverture de glace - avait pratiquement repris du mieux et atteint la moyenne des 20 dernières années. Cela avait occasionné une hausse marquée d'intérêt sur les sites web des climato-sceptiques.

Le plus chaud mois d'avril enregistré dans l'Arctique n'en aura fait qu'une bouchée.

«Bien que certains aient pu entendre dire que la glace en Arctique reprenait du mieux, j'ai bien peur qu'il n'en soit rien», a dit M. Serreze.

Le Polar Science Center de l'Université de Washington a également rapporté en mars que le volume total de la glace dans l'océan Arctique était à son plus bas depuis 1979 et se situait à 38 pour cent sous les chiffres maximaux.

Dans le nord-ouest de l'Alaska, des dizaines de milliers de morses s'installent désormais sur les plages, plutôt que sur les plaques de glaces qu'ils utilisent habituellement. Le même phénomène s'est produit en 2007 - la plus faible année pour la glace océanique - et en 2009.

Mark Serreze a affirmé qu'il n'y avait pas de glace solide dans la mer des Tchouktches avant environ le 80e degré de latitude nord, bien plus au nord que la frontière habituelle.

«L'avenir s'annonce sombre, si vous dépendez de la glace.»

La glace s'est retirée à un point tel que deux navires tentent actuellement une circumnavigation polaire du globe en une saison, en suivant les côtes arctiques canadiennes et russes. Les deux bateaux, dont un norvégien et un russe, devraient arriver à Pond Inlet, au Nunavut, vers le 23 septembre.