Le texte de base en vue d'un accord contre le réchauffement climatique a été déposé vendredi au Sommet de Copenhague. Le groupe de travail, sous l'égide des Nations unies, propose entre autres de limiter la hausse de la température de la planète à 1,5 ou 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle.

Il reste cependant encore beaucoup de chemin à parcourir avant la signature d'un accord: le document ne détaille ni les moyens d'atteindre cet objectif ni les sommes que devront engager chacun des pays. Les ministres et les chefs d'État des 193 pays représentés à Copenhague tenteront de s'entendre sur ces questions avant la clôture de l'événement, vendredi prochain.

Après avoir parcouru le document, les représentants du Réseau action climat Canada (RAC) présents au Danemark ont déclaré qu'il s'agissait «d'un bon début».

«Dans ce texte, il y a de bons éléments, a dit Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint chez Équiterre et membre du RAC. On va voir. À Kyoto, 48h avant la fin, on se demandait encore comment ça allait se terminer. Tout est encore possible ici, à Copenhague. Un bon accord inclus.»

Au cours des prochains jours, il sera aussi question d'une aide d'urgence des pays riches pour les États les plus vulnérables aux ravages liés à ce réchauffement climatique. À ce sujet, l'Union européenne s'est engagée à donner un peu plus de 11 milliards de dollars sur trois ans.

«On s'attend à de l'action. Par seulement une séance de photos», a pour sa part déclaré Dave Martin, de Greenpeace Canada.

Le Canada déçoit

Les représentants du Réseau action climat se sont montrés une fois de plus déçus de l'attitude du Canada dans les négociations qui mèneront peut-être à un accord, à Copenhague. Ils ont indiqué que, jusqu'à présent, le Canada prévoit s'engager à diminuer de 3% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990. La cible recommandée par le groupe d'experts du climat de l'ONU et de 25% à 40%.

«Le Canada a dit qu'on avait besoin d'une approche contemporaine. À croire qu'on est venus ici pour faire de l'art. Ils (les représentants canadiens) n'ont pas négocié sur les changements climatiques. Est-ce que le Canada est intéressé à ce qu'il y ait un accord à Copenhague? Bien sûr que non», a déclaré M. Guilbeault.

Le Réseau action climat Canada a rappelé qu'Ottawa n'avait pas respecté le traité de Kyoto, qu'il a signé en 1997. Steven Guilbeault a accusé le gouvernement conservateur de ne pas se soucier des «pénalités» économiques guettant les pays qui ne respectent pas ces objectifs. Des conséquences auxquelles le Canada ne fera pas face avant la fin de la période d'engagement, en 2012.

«C'est une chose dont les Conservateurs ne parlent jamais. Pourquoi? Parce que ce sera le problème de quelqu'un d'autre. Ce sera après moi le déluge.»

Avec l'AFP