La Chine a accusé lundi à Bangkok les pays industrialisés de changer «les règles du jeu» de la négociation climatique au dernier moment en essayant de supprimer le protocole de Kyoto.

Des délégués de plus de 180 pays sont réunis depuis une semaine à Bangkok en vue de préparer la voie à un accord mondial en décembre à Copenhague pour donner une suite au protocole de Kyoto dont les premiers engagements s'achèvent fin 2012. «Nous assistons aujourd'hui clairement à des déclarations et des actes qui entraîneront la fin du protocole de Kyoto et tout ce qu'il représente», a déclaré Yu Qingtai, chargé des négociations climat pour la Chine, au cours d'une conférence de presse.

«C'est comme si, dans les cinq dernières minutes d'un jeu, un joueur mettait en avant un ensemble de nouvelles règles, un nouveau format, un nouveau mandat et attendait de l'autre joueur qu'il accepte cela comme une condition préalable à tout progrès», a-t-il ajouté.

«Cela ne constitue pas une façon honnête de mener des négociations», a-t-il dit.

L'enjeu de Copenhague est de renouveler - et surtout de renforcer - les engagements contraignants de réduction des émissions polluantes des pays industrialisés, souscrits à Kyoto pour la période 2008-2012.

Plusieurs pays, dont le Japon, l'Australie et le Canada, ont déjà affiché leur souhait de tourner la page de Kyoto et d'ouvrir en décembre un traité totalement nouveau.

À l'inverse, les pays en développement souhaitent majoritairement conserver un Protocole de Kyoto amendé, garantissant que les pays du nord - considérés comme historiquement responsables de la pollution de l'atmosphère -, poursuivront leurs efforts contre le réchauffement.

Aucune décision sur ce point n'a encore été prise à ce stade.

À de nombreuses reprises au cours des négociations, les pays en développement ont mis en garde les pays industrialisés contre la tentation de se débarrasser des contraintes de ce protocole.

«Il ne doit y avoir aucune ambiguïté: nous ne négocions pas un nouveau protocole. Le protocole de Kyoto ne cessera pas d'exister en 2012», avait mis en garde en juin, lors d'une précédente session de négociation, l'ambassadeur indien pour le climat, Shyam Saran.