Un «oui» sans réserve aux rues piétonnes, dont il parle depuis son entrée en politique. Un «oui», également, à une plage sur le fleuve, mais pas à l'endroit retenu par les participants au projet Rêvez Montréal. Et, enfin, un gros bémol sur le réaménagement du secteur des vieux silos.

Voilà, rapidement résumée, la position de Richard Bergeron sur les trois projets ayant récolté le plus de votes. Le chef de Projet Montréal rappelle avoir suggéré de rendre la rue Sainte-Catherine piétonne dans une des premières entrevues qu'il a accordées lors de ses débuts sur la scène politique municipale, en 2004. «Le journaliste m'avait répondu : "Mais c'est une affaire de fou"», se souvient-il.

Depuis cinq ans, pourtant, l'idée a fait des petits. Et Richard Bergeron estime qu'en plus de la rue Sainte-Catherine, dont la portion piétonne pourrait s'étendre graduellement jusqu'à la rue Guy, d'autres artères montréalaises gagneraient à être libérées du trafic automobile, dont la rue Saint-Paul et le boulevard Mont-Royal. En revanche, il n'est pas certain que les Montréalais soient prêts à garder des rues piétonnes à longueur d'année, comme le suggérait l'auteur de la deuxième proposition la plus populaire parmi les participants au concours. Et la rue de la Commune n'est pas sur sa liste des priorités.

Pour ce qui est la proposition qui a obtenu le plus de votes - l'aménagement d'une plage au quai Jacques-Cartier -, Richard Bergeron aime le concept, mais n'est pas emballé par l'endroit. Il croit que la berge du fleuve à Verdun constitue le décor le plus propice pour aménager un lieu de baignade à Montréal.

«Les gens disent qu'ils veulent un endroit pour se baigner, je leur dis que le meilleur endroit, c'est Verdun, résume-t-il. Il y a là deux kilomètres et demi d'un paysage fabuleux, avec vue sur l'Île-des-Soeurs et les rapides de Lachine. Et on pourrait aller se baigner en métro!»

L'avantage de ce site, précise Richard Bergeron, c'est que la Ville pourrait procéder toute seule, sans avoir à s'entendre avec la Société du Vieux-Port.

Quant au projet de transformer le secteur des vieux silos en un vaste parc gazonné, il laisse M. Bergeron sceptique. Avant de s'attaquer à ce coin de la ville, il faut décider quel sort on réserve aux silos eux-mêmes, souligne-t-il. Il cite l'exemple de la ville de Hambourg qui a transformé de vieux entrepôts en béton sur les berges de la rivière Elbe en une salle philharmonique dont l'architecture évoque la proue d'un bateau.

S'il était élu maire de Montréal, Richard Bergeron lancerait un concours sur la vocation de ce lieu. Et à défaut d'une bonne idée, il laisserait le sort des silos entre les mains de la génération suivante.

En résumé, Richard Bergeron retient la proposition qui se trouve déjà dans son programme électoral. Et il est convaincu que si les Montréalais connaissaient mieux son programme, ce sont ses idées à lui qui auraient récolté le plus de votes.