À son tour, le Canadien Omar Khadr, détenu pendant dix ans dans les geôles de Guantanamo où il était le plus jeune prisonnier, a fait appel vendredi à Washington pour faire annuler sa condamnation, a-t-on appris auprès de son avocat.

Omar Khadr, 27 ans, est actuellement détenu dans un pénitencier de haute sécurité au Canada après dix ans passés à Guantanamo.

C'est le troisième ancien détenu de Guantanamo à chercher à faire réviser sa peine de prison pour «soutien matériel à une organisation terroriste», après l'annulation en 2012 de la condamnation de l'ancien chauffeur de Ben Laden.

Selon le document dont l'AFP a obtenu une copie, Omar Khadr, qui avait 15 ans lors de son arrestation en 2002, fait appel à la cour de révision des tribunaux militaires pour qu'elle annule sa peine de huit ans de prison qui lui avait été infligée en 2010, après un plaider coupable de cinq chefs d'accusation.

Ses avocats Dennis Edney et Samuel Morison avancent que «les tribunaux militaires n'avaient pas compétence à juger le comportement dont (Khadr) est accusé» et que «sa condamnation doit être annulée pour un comportement scandaleux du gouvernement». Ils citent «la capture d'un enfant soldat» et «les mauvais traitements en détention».

La cour fédérale d'appel de Washington avait estimé, en octobre 2012, que l'accusation de «soutien matériel à une organisation terroriste» n'était pas un crime de guerre, et qu'il n'était donc pas de la compétence des tribunaux militaires de Guantanamo de condamner Salim Hamdan pour ce chef. Elle avait purement annulé la condamnation de l'ancien chauffeur de Ben Laden, qui vit aujourd'hui au Yémen.

Un autre prisonnier, Ali Hamza al-Bahlul, a fait la même démarche et la cour d'appel de Washington doit rendre son arrêt dans les jours qui viennent. Condamné à la prison à vie, il est toujours incarcéré à Guantanamo.

Mardi, c'est l'Australien David Hicks qui, de retour dans son pays natal, a fait appel devant la cour de révision militaire.

«Le fait que le plaider coupable de Hicks et de Khadr soit intervenu après des années d'abus et de torture par les militaires américains donne une raison supplémentaire de renverser leur condamnation», a estimé le Centre de défense des droits constitutionnels.

Seuls sept détenus ou ex-détenus de Guantanamo ont été condamnés sur les 779 passés par ses geôles, la plupart par un plaider coupable.