On dit parfois que la meilleure défense, c'est l'attaque. C'est ce qu'ont démontré les joueurs de l'équipe du Danemark en l'emportant 3-2 en fusillade sur l'Allemagne, hier soir au Centre d'excellence Sports Rousseau de Boisbriand.

Les Danois comptent cinq attaquants évoluant dans les rangs juniors canadiens. Du nombre, on retrouve Nikolaj Ehlers, Oliver Bjorkstrand et Mads Eller. Bourdonnant constamment autour du filet de Kevin Reich, en plus de représenter une sérieuse menace sur le jeu de puissance, les trois patineurs ont formé le meilleur trio sur la glace, et de loin.

Ehlers a d'ailleurs démontré en première période pourquoi les Jets de Winnipeg l'ont sélectionné au neuvième rang au dernier repêchage en servant une passe lumineuse dans l'enclave à Bjorkstrand, pour lui permettre d'inscrire le premier but du Danemark. Ehlers a remis ça en fin de troisième alors que les Danois tiraient de l'arrière 2-1, en marquant de la ligne bleue pour envoyer tout le monde en prolongation.

À l'inverse, les Allemands ne comptent aucun joueur repêché dans la LNH, et seulement une poignée d'entre eux évoluent en Amérique du Nord. Qu'à cela ne tienne, leur résilience et une brigade défensive bien plus costaude que la plupart des attaquants danois leur auront permis de livrer une belle bataille. Mais ne nous méprenons pas : nous sommes quand même loin de parler d'une puissance.

Une défense danoise horrible

Parlant de défense, les prouesses du trio Ehlers-Bjorkstrand-Eller n'auront certes pas été suffisantes pour permettre à l'équipe danoise de camoufler un tant soit peu ses épouvantables carences sur ce plan. Trop souvent, on a vu les joueurs au chandail rouge et blanc se comporter nerveusement dans leur zone.

« Nous avons un peu péché par excès de confiance, je crois. Nous en avons trop fait avec la rondelle plutôt que garder notre jeu simple. À certains moments, nous conservions la rondelle trop longtemps », a résumé l'entraîneur-chef du Danemark, Olaf Eller.

Si le premier but des Allemands, oeuvre de Marc Schmidpeter, a été marqué après qu'un tir du défenseur Jannik Möser eut dévié à deux reprises, le second s'est produit lorsque Manuel Wiederer a servi une tasse de café à ses couvreurs, qui semblaient encore déboussolés quelques secondes plus tard.

L'attaquant danois Mikkel Aaggard a toutefois bousillé les efforts de l'Allemagne en marquant le but gagnant au sixième tour des tirs de barrage.

« Pouvoir demeurer concentrés pendant 60 minutes, c'est le plus important, a noté le pilote de l'Allemagne, Pat Cortina. [...] Et c'est plus difficile pour nos joueurs de faire ça. C'est un niveau de jeu plus élevé que celui auquel ils sont habitués. Ça demande beaucoup d'énergie de maintenir ce genre de performance. Ça nécessite une certaine période d'adaptation. »

Les Danois ont peut-être fini par l'emporter, mais s'ils veulent éviter la relégation cette année, ils devront à tout prix trouver le moyen de resserrer leur jeu défensif. L'attaque des Allemands n'est pas exactement aussi dangereuse que celle des Suédois ou des Russes, disons. Et aucune équipe ne peut espérer gagner avec seulement trois joueurs.