Kaspars Daugavins fait rarement les manchettes chez les Sénateurs d'Ottawa mais sa sortie en fusillade, lundi soir face aux Bruins de Boston, a fait jaser.

L'attaquant des Sénateurs a surpris la foule en faisant avancer la rondelle vers le gardien Tuukka Rask avec le bout de la lame de son bâton, puis il a tournoyé sur lui-même en essayant de placer la rondelle entre le poteau et la jambe allongée du gardien des Bruins. Il n'a pas réussi et Boston l'a ensuite emporté 3-2.

Le coup d'éclat de Daugavins demeurait le principal sujet de discussion, mardi.

«J'ai trouvé que c'était formidable, a commenté le défenseur des Sénateurs Marc Methot. C'est excitant pour les partisans... et en tant que joueur et amateur de hockey, j'ai savouré ça. C'est aussi bon que n'importe quel autre genre de tentative ratée.»

Daugavins a reconnu qu'il craignait de s'attirer les foudres de Paul MacLean en tentant quelque chose d'aussi différent, mais l'entraîneur des Sénateurs ne s'y est pas objecté.

«J'ai trouvé que ça faisait preuve de créativité, a dit l'entraîneur des Sénateurs. La foule a semblé apprécier. Il n'a pas marqué, mais imaginez s'il avait réussi.»

Selon MacLean, la fusillade est une occasion pour les joueurs d'afficher leur créativité.

«Certaines gens vont dire que c'est contre les règles, mais il n'y a pas de règles en fusillade. Tu essaies simplement de marquer, a-t-il noté. La fusillade est un concours d'habiletés, non?»

Daugavins a réussi à marquer de cette façon dans la Ligue américaine avec les Sénateurs de Binghamton, et il estimait qu'il valait la peine de tenter le coup à nouveau dans la LNH.

«J'ai essayé ça huit fois et ç'a fonctionné à chaque fois, alors j'ai pensé que ça pourrait fonctionner encore, a dit le Letton de 24 ans. C'est sûr que certains n'aimeront pas ça, ou diront qu'il ne faut pas le faire parce que l'équipe se bat pour une place en séries. Il y aura toujours des commentaires, même si je marque.»

Ben Bishop a indiqué que plusieurs joueurs chez les Sénateurs ont encouragé Daugavins à tenter le coup et ils étaient contents lorsqu'il a saisi l'occasion de le faire.

«Ça prend beaucoup de courage, a souligné le gardien de but. C'est malheureux qu'il n'ait pas marqué, mais ce n'est pas comme s'il avait fait ça juste pour s'amuser. Il s'est entraîné à le faire, il est bon et il est efficace.»

Bishop a dit ne pas s'objecter à ce que des joueurs tentent de nouvelles feintes à ses dépens.

«Quand j'ai vu ça pour la première fois, je n'étais pas sûr s'il était sérieux ou si c'était une blague, a raconté Bishop. Il m'a battu quelques fois parce qu'il peut faire différentes variantes avec ça, ce qui le rend vraiment efficace.»

L'audace de Daugavins a alimenté les discussions sur les réseaux sociaux, où les avis étaient partagés. Le commentateur Don Cherry s'y est toutefois dit favorable.

«Je ne blâme pas le jeune du tout, a écrit Cherry sur Twitter. Avouons-le, la fusillade est un gadget de toute manière. Les amateurs ont adoré ça et ç'a fonctionné pour lui dans la Ligue américaine.»

MacLean a par ailleurs indiqué qu'il n'hésiterait pas à inviter de nouveau Daugavins à participer à une fusillade.

«Nous l'avons utilisé trois fois, alors pourquoi pas quatre, a lancé MacLean en souriant. Je ne suis pas certain que nous allons le menotter, mais peut-être allons-nous sonder ses intentions dans le but de savoir ce qui nous attend.»