Au moins 15% des personnes infectées par le virus de la grippe A (H1N1) sont toujours contagieuses plus d'une semaine après l'apparition des premiers symptômes, révèle une nouvelle étude québécoise.

Présentée ce matin dans le cadre de l'Interscience Conference in Antimicrobial and Chemotherapy, un congrès international qui se tient à San Francisco, l'étude indique en revanche qu'aucun sujet n'était toujours contagieux au bout de 10 jours.

Ces nouvelles informations concernant la grippe A (H1N1) pourraient changer la donne. À ce jour, la directive des autorités de santé publique préconisait de rester en isolement pendant sept jours si l'on développait des symptômes grippaux.

Or, les chercheurs savent maintenant que 15% des participants à l'étude étaient toujours contagieux au huitième jour.

«Ça sera aux autorités de santé publique de prendre en considération cette étude, à la lumière d'autres études faites en ce moment à travers le monde, afin de voir s'il y a lieu ou pas de changer les recommandations en ce qui a trait à l'isolement des sujets atteints», indique le Dr Guy Boivin, du Centre hospitalier universitaire de Québec, l'un des chercheurs principaux de l'étude.

Le projet de recherche a réunit une quinzaine de chercheurs québécois d'horizon aussi divers que l'épidémiologie, la virologie ou l'infectiologie. L'initiative a été lancée au printemps par le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ), avec la collaboration de l'Institut national de santé publique du Québec. Une subvention de 250 000$ a été accordée aux chercheurs pour leurs travaux.

Cette étude «montre la capacité des chercheurs au Québec de réagir rapidement à des défis de santé», s'est réjoui le président et directeur général du FRSQ, Yves Joanette.

Dans un premier temps, les chercheurs voulaient évaluer la contagiosité du virus. Ils ont rencontré 65 familles québécoises dont au moins une personne avait été infectée par le virus. Au total, près de 200 participants ont été rencontrés.

Des analyses sanguines ont aussi été prélevées chez les participants afin de déterminer quelle proportion de la population est infectée sans pour autant développer de symptômes grippaux. Ces résultats devraient être connus d'ici quatre à six semaines.

Après avoir présenté un abrégé de leurs travaux, le groupe de chercheurs tentera maintenant de publier son étude dans une revue spécialisée.

D'ici là, ils continuent de suivre les derniers développements du virus. Il en est d'ailleurs beaucoup question lors du congrès qui se tient à San Francisco. Ce qui se passe actuellement dans le sud des États-Unis, où la saison grippale est revenue avec plus de vigueur, est un bon indicateur de ce à quoi il faut se préparer au Québec, croit d'ailleurs le Dr Boivin.

«C'est une question de temps, de mois ou de semaines, avant qu'on ne soit frappé de nouveau par une deuxième vague de H1N1», croit le chercheur.

Les dernières données disponibles concernant la grippe A (H1N1) révèle que le virus a fait 74 morts au Canada, dont 26 au Québec.