Le gouvernement fédéral devrait commencer la vaccination contre le virus de la grippe A (H1N1) plus tôt que prévu, réclame le Journal de l'Association médicale canadienne. Sinon, des victimes inutiles dans des groupes à risque, comme les femmes enceintes et les jeunes enfants, pourraient en souffrir et créer des goulots d'étranglement dans le réseau de la santé.

«Beaucoup de pays ont décidé de faire les choses de manière différente du Canada, explique Paul Hébert, l'éditeur du Journal, qui a signé l'éditorial. La manière dont Santé Canada a décidé d'approuver le vaccin fait en sorte qu'on commencera à vacciner au début décembre plutôt qu'au début octobre. Or, tout porte à penser que le pic de la grippe A (H1N1) cet automne aura lieu à la mi-décembre. Pour bien protéger les clientèles à risque, comme les femmes enceintes, les autochtones et les jeunes enfants, il faut commencer à vacciner début octobre.»

 

Des tests nécessaires

Selon le Dr Hébert, Santé Canada a décidé de procéder à des tests plus poussés que pour le vaccin de la grippe ordinaire. Ces tests sont nécessaires parce que le virus H1N1 de la grippe porcine n'a pas circulé depuis longtemps dans la population, ce qui fait que le vaccin est considéré comme un nouveau médicament. De plus, il doit être administré avec un adjuvant qui augmente son efficacité. Le Dr Hébert propose que le vaccin seul soit approuvé en version accélérée pour les clientèles à risque, et que le vaccin avec adjuvant soit approuvé selon les plans actuels pour le reste de la population.

«Ça ferait toute la différence pour les groupes à risque, dit le Dr Hébert. Et ça éviterait des embouteillages dans notre système de santé. Le Canada est l'un des pays les mieux placés pour répondre à la pandémie actuelle parce qu'il a une bonne capacité de production de vaccin, mais il faut bien se servir de cet atout.»

À Santé Canada, le relationniste Gary Scott Holub assure que l'approbation du vaccin sera accélérée si nécessaire et qu'elle «peut être rapidement ajustée pour répondre aux besoins en santé du public». «Santé Canada sera en mesure d'approuver rapidement un vaccin antigrippal avec adjuvant ou sans adjuvant dès qu'un vaccin sera disponible et qu'une décision de santé publique autorisera l'utilisation d'un vaccin.»