Pier-Olivier vit à fond l'expérience du hockey universitaire américain. La Presse l'a suivi le temps d'un week-end à Cambridge.

TexVendredi 14 novembre, 8h30. Pier-Olivier Michaud sort du lit dans l'appartement qu'il occupe avec deux autres étudiants. Après avoir pris son petit déjeuner, il se rend à son cours de statistique sur le campus de l'Université Harvard.

11h. Son cours terminé, Pier-Olivier se rend tout de suite au Bright Hockey Center, à quelques minutes de là, où son équipe, le Crimson, a une séance d'entraînement sur glace.

13h30. Toute l'équipe lunche à l'aréna dans un local réservé à cette fin. Pier-Olivier Michaud retourne ensuite à son appartement, il doit prendre un peu d'avance dans ses études. Il a un examen d'économie à préparer, mais il a aussi deux matchs au programme au cours du week-end et il doit rencontrer des journalistes de La Presse. Il joue aussi un match à l'extérieur, contre l'Université Brown, la veille de son examen.

18h30. Les premiers spectateurs arrivent au Bright Hockey Center. À l'entrée, on leur remet le programme du match. Ce soir-là, c'est la photo de Pier-Olivier Michaud qui fait la une.

19h. Présentation des joueurs du Crimson. « Number 39, P.O. Mee-Show», clame l'annonceur. À ce stade-ci de la saison, à la mi-novembre, Pier-Olivier Michaud est le premier compteur de son équipe avec une fiche de deux buts et trois passes en quatre matchs. Mais le jeune homme garde les deux pieds sur terre. « J'aime jouer au hockey, j'aime m'améliorer. Mais j'aime aussi aller à l'école et avoir de bonnes notes. »

19h10. L'hymne national américain est interprété par l'orchestre de l'Université Clarkson, qui accompagne l'équipe sur la route. L'orchestre de Harvard, lui, est avec l'équipe féminine qui joue contre Clarkson dans l'État de New York. Il arrive parfois que les deux orchestres «s'affrontent» dans un même aréna. « C'est dur pour les oreilles», affirme, le sourire aux lèvres, le relationniste de l'équipe, Casey Hart.

21h40. Après la victoire de 5-1 de Harvard, une vingtaine d'enfants prennent d'assaut la chambre du Crimson pendant que les joueurs font leurs étirements d'après-match dans un gymnase adjacent à l'aréna.

22h. Les joueurs sont de retour dans la chambre pour se doucher et s'habiller. Pendant que Pier-Olivier Michaud signe des autographes, nous accrochons Alex Biega pour lui demander s'il s'ennuie de Montréal. Son visage s'éclaire quand il nous entend parler français. « Yeah! » répond-il. En baragouinant dans la langue de Molière, le jeune homme natif de la métropole ajoute qu'il n'est quand même pas malheureux à Harvard. Et il est avec son frère, Michael, lui aussi à Harvard. Et les chances sont bonnes de voir un troisième Biega l'an prochain. Selon l'entraîneur du Crimson, Ted Donato, Danny Biega serait même meilleur que ses deux frères aînés.

22h30. Pier-Olivier Michaud retourne chez lui pour la nuit. On se donne rendez-vous le lendemain matin, 10h30 pour la séance d'exercice.

Samedi 15 novembre, 9h45. Les premiers joueurs arrivent à l'aréna.

9h50. Accompagné de son chien Duke, le responsable de l'équipement, John O'Donnell, qui a joué sous les ordres de Pat Burns avec les Olympiques de Hull en 1984-1985, entre dans la chambre des joueurs. Il pousse un chariot sur lequel sont déposés les patins fraîchement aiguisés.

10h30. Pier-Olivier Michaud et ses coéquipiers sautent sur la glace. Un monsieur aux cheveux blancs d'une soixantaine d'années, patins aux pieds, accompagne les joueurs. C'est Peter Miller, un Montréalais diplômé de Harvard en 1966 qui a également joué pour le Crimson. De retour de Floride où il vient de passer quelques semaines, il s'est arrêté à Cambridge pour assister aux matchs du week-end de son ancien équipe. Il n'a aucun statut officiel, mais avec l'accord de l'entraîneur Ted Donato, il est en quelque sorte le mentor des quatre joueurs québécois de Harvard. Il converse longuement avec la recrue montréalaise Alex Killorn, repêché par le Lightning de Tampa Bay.

13h20. Après avoir lunché à l'aréna, les joueurs retournent à leur résidence.

19h. Match contre l'Université St.Lawrence que Harvard remporte de justesse 1-0.

22h15. Tirés à quatre épingles, les quatre Québécois (Pier-Olivier Michaud, Alex Killorn et les deux frères Biega) sont invités à souper par Peter Miller.

Dimanche 16 novembre, 11h. Les joueurs ont rendez-vous au Bright Hockey Center pour une séance vidéo avec les entraîneurs, histoire de revenir sur les deux matchs du week-end.

13h. Pier-Olivier Michaud nous rejoint dans les estrades. Nous avons droit à une visite guidée du campus de Harvard. « J'ai pris un chemin difficile au départ, mais j'apprécie chaque moment depuis que je suis arrivé ici, dit-il. Il n'y a pas beaucoup de jeunes de mon âge qui ont la chance de vivra ça. »

16h15. Pier-Olivier Michaud doit nous quitter. En temps normal, il aurait passé l'après-midi dans ses livres. « Pour aller à Harvard, c'est aussi une question d'efforts, de ténacité. Il ne faut jamais lâcher. »