Mobilisation mondiale pour le climat mardi aux Nations unies: Barack Obama s'est déclaré «déterminé à agir» sur le changement climatique tandis que son homologue chinois Hu Jintao promettait des mesures ambitieuses pour lutter contre le réchauffement. Le patron de l'ONU Ban Ki-moon a de son côté appelé à «accélérer» les négociations en vue de parvenir à un nouvel accord sur les émissions gaz à effet de serre en décembre à Copenhague.

A la veille de l'ouverture mercredi du débat général de la 64e Assemblée générale de l'ONU, une centaine de dirigeants de la planète étaient réunis mardi au siège de l'organisation mondiale à New York pour tenter de relancer les négociations sur le climat. Il s'agissait de la conférence de plus haut niveau organisée à ce jour à l'ONU sur cette question.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exhorté les chefs d'Etats et de gouvernement présents à «accélérer le rythme des négociations» et à «renforcer l'ambition» des mesures proposées en vue d'aboutir en décembre à un accord post-protocole de Kyoto. «Un échec à conclure un large accord à Copenhague serait moralement inexcusable, économiquement de courte vue et politiquement imprudent», a-t-il averti.

Dans son premier discours comme président américain à l'ONU, Barack Obama a assuré que Washington était un partenaire sérieux dans la lutte contre le réchauffement. «La menace du changement climatique est grave, elle est urgente, et elle est grandissante», a-t-il mis en garde, ajoutant qu'il reste peu de temps pour «inverser la tendance».

Il a souligné que son administration avait réalisé les investissements les plus importants jamais effectués par son pays dans les énergies renouvelables. «Nous comprenons la gravité de la menace climatique. Nous sommes déterminés à agir», a-t-il dit solennellement. «Et nous assumerons notre responsabilité pour les générations futures.»

Le chef de la Maison Blanche a aussi cherché à se démarquer de son prédécesseur George W. Bush, à qui il a été reproché de n'avoir pas pris le problème climatique au sérieux. «Il est vrai que, pendant de trop nombreuses années, l'humanité a été lente à réagir ou même reconnaître l'ampleur de la menace climatique», a déclaré M. Obama. «C'est vrai de mon propre pays également.»

De son côté, le président chinois Hu Jintao a présenté deux objectifs ambitieux censés permettre à la Chine des réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES): planter des forêts sur une superficie de la taille de la Norvège et tirer 15% de son énergie de sources renouvelables d'ici dix ans.

M. Hu a aussi promis que la Chine prendrait des «mesures déterminées et concrètes» pour accroître la part du nucléaire dans sa production énergétique, améliorer son efficacité énergétique et freiner la croissance de ses émissions de dioxyde de carbone.

«Les intérêts communs du monde entier sont en jeu dans la lutte contre le changement climatique», a souligné le président chinois, assurant que son pays «comprend pleinement l'importance et l'urgence d'agir face au changement climatique».

La Chine, comme d'autres grands pays émergents, reste toutefois hostile à des réductions contraignantes des émissions de GES. Les pays en développement «ne devraient pas (...) se voir demander d'assumer des obligations qui vont au-delà de leur stade de développement», a déclaré M. Hu.

Les experts ont suivi avec attention le discours du président chinois. Par le passé Pékin a largement ignoré les efforts pour lutter contre les GES. La Chine et les Etats-Unis représentent chacun quelque 20% de l'ensemble des émissions mondiales de GES.

A la tribune de l'ONU, le président français Nicolas Sarkozy a de son côté proposé la tenue d'un sommet des principales économies à la mi-novembre pour «mettre sur la table des propositions concrètes» en vue du rendez-vous de Copenhague.

Jugeant que «nous sommes aujourd'hui sur la voie de l'échec si nous continuons ainsi», il a ajouté qu'"à 87 jours de Copenhague, nous avons besoin de propositions, d'actions et de responsabilité.» Favorable à une réduction de 50% des émissions mondiales de gaz à effets de serre d'ici à 2050, conformément aux objectifs fixés par le G-8 en juillet dernier, il s'est prononcé pour un effort d'"au moins 80%» pour les pays développés.

Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama a, lui, annoncé que son pays, qui génère plus de 4% des émissions mondiales de GES, chercherait à les réduire de 25% d'ici 2020 par rapport à 1990.