La chef de Vision Montréal, Louise Harel, affirme que le maire Gérald Tremblay annule le contrat des compteurs d'eau parce qu'il a peur du rapport à venir du vérificateur général sur cette question. Elle l'accuse même d'agir en Ponce Pilate.

Et le chef de l'Opposition officielle, Benoît Labonté, reproche au maire Tremblay d'être ainsi prêt à payer des millions de dollars en pénalités, autrement dit de refiler aux Montréalais, selon lui, la facture du sauvetage de son parti lors des élections.

«La réalité objective, c'est qu'en annulant, le maire Tremblay refile la facture du sauvetage potentiel de son parti aux élections, refile la facture aux Montréalais, une facture de plusieurs dizaines de millions de dollars», a soutenu M. Labonté, au cours d'une rencontre avec la presse, vendredi, pour présenter les candidats de Vision Montréal dans Outremont en vue des élections du 1er novembre.

Mme Harel n'y est pas allée de main morte non plus. «La seule question à poser, c'est: «de quoi a peur le maire Tremblay avec le dépôt du rapport du vérificateur général?» Est-ce qu'il a des informations qui l'amènent à croire que ce rapport va être tellement accablant pour son administration qu'il a choisi comme Ponce Pilate de s'en laver les mains d'avance? Il faut qu'il nous indique de quoi il a peur, d'autant que ça peut coûter très cher aux Montréalais.»

Mme Harel et M. Labonté ont ainsi réagi à l'information rapportée par La Presse voulant que le maire Tremblay annulerait le contrat de 356 millions $ prévoyant l'installation de compteurs d'eau, et ce, dès la publication du rapport du vérificateur général, le 21 septembre.

Les candidats de son parti, Union Montréal, lui auraient dit qu'ils ne voulaient pas traîner durant toute la campagne électorale cette controverse touchant le contrat des compteurs d'eau.

Ce contrat avec le consortium GéniEau, le plus important de l'histoire de Montréal, est de toute façon déjà suspendu depuis plusieurs mois.

Cette annulation du contrat, si elle s'avérait, ne serait guère une surprise. Dès le 9 avril, peu après la suspension du contrat, le maire avait clairement affirmé qu'il verrait à réviser celui-ci s'il s'avérait que les Montréalais avaient payé trop cher pour leurs compteurs d'eau. Et le 21 août, il avait précisé qu'il annulerait ce contrat si l'enquête révélait des irrégularités.

Réaction du maire

Joint au téléphone, l'attaché de presse du maire, Martin Tremblay, a fait savoir que le maire ne commenterait pas les accusations de Mme Harel et de M. Labonté. Il a réitéré la volonté du maire d'attendre la publication du rapport du vérificateur général avant de commenter plus avant les différentes hypothèses.

«Ce que le maire a dit, le 21 août dernier, c'est que s'il s'avérait que le rapport fasse état d'irrégularités ou de choses illégales, qu'il allait tout simplement annuler le contrat. Maintenant, on va attendre le rapport du vérificateur général avant de commenter ce sujet-là», a affirmé l'attaché de presse.