Ces dernières semaines de grève se sont fait sentir dans toutes les organisations du Québec et nous ont même fait revivre certains souvenirs du confinement pandémique. Les employeurs et les travailleurs ont dû jongler entre les enfants à la maison, le sprint de la fin d’année, la fatigue de l’automne et la préparation de la période des Fêtes qui approche.

Il y a maintenant plusieurs semaines que les différents représentants syndicaux et le gouvernement sont en discussion à la fois en privé et sur la place publique pour arriver à une entente commune pour le renouvellement des conventions collectives. Entente qui, on le souhaite tous, arrivera avant les Fêtes.

Le droit de grève au Québec existe depuis 1964 et il est fondamental. Nous comprenons que les travailleurs du secteur public souhaitent avoir de meilleures conditions de travail et des salaires qui tiennent compte de l’inflation. Ces revendications sont tout à fait légitimes.

Si je prends la plume aujourd’hui, c’est pour mettre en exergue un autre élément qui nous empêche d’arriver à une entente : l’incapacité des syndicats à s’adapter au contexte d’aujourd’hui quant à l’organisation du travail.

Que ce soit dans le secteur de la santé, de l’éducation ou de la construction, il y a des processus encarcanés dans des conventions collectives qui sont à l’opposé du mot productivité. Pour l’éducation, l’affectation de la tâche demeure problématique. Pour la construction, ce n’est pas normal qu’en Ontario, il faut un travailleur pour faire quatre mètres de trottoir, alors qu’au Québec, il faut sept corps de métier pour faire le même travail. Ce ne sont que quelques exemples parmi beaucoup d’autres.

Améliorer notre productivité

Si le gouvernement est ferme sur certains éléments qui doivent changer, c’est pour faire en sorte qu’on améliore notre productivité dans ces secteurs et qu’on puisse enfin avoir un système digne de notre époque. Et, ici, comprenez-moi bien, je ne parle pas des salaires.

Pour y arriver, ça prend de la flexibilité dans les conventions collectives, ça prend aussi le courage de s’attaquer à certaines vaches sacrées et ça prend de l’écoute de l’autre côté.

Une écoute qu’on a peu sentie jusqu’à maintenant de la part des syndicats. Les syndicats doivent s’adapter, se moderniser et avoir des revendications qui tiennent compte du contexte. Ils doivent être capables de remettre en question des ententes du passé qui ont été entérinées dans une époque totalement différente. Si on n’arrive pas à une entente d’ici Noël, ça ne sera probablement pas à cause du gouvernement. La rigidité n’amène à rien de positif dans ce type d’exercice.

On a tous le même objectif, qui est d’avoir les meilleurs systèmes d’éducation et de santé. Il faut que toutes les parties mettent de l’eau dans leur vin si on veut y arriver.

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