Devant l’horreur de la guerre, écrivent les auteurs – un Québécois juif et une Québécoise palestinienne –, nos gouvernements doivent choisir leur camp : celui de la paix.

Nous prenons la parole ensemble, un Québécois juif et une Québécoise palestinienne, pour demander aux gouvernements canadien et québécois de favoriser un cessez-le-feu rapide entre l’armée israélienne et le Hamas et de s’engager clairement à condamner tous les crimes de guerre commis au Proche-Orient.

Il ne faut pas être Juif pour partager la détresse des Israéliens face aux attaques atroces du Hamas, pour condamner sans réserve les massacres et les prises d’otages civils israéliens, autant de crimes de guerre qui nous ont toutes et tous secoués dans notre humanité.

Il ne faut pas être Palestinien pour rejeter, avec la même fermeté, la punition collective qui s’abat sur les civils de la bande de Gaza au rythme des frappes meurtrières de l’armée israélienne sur des populations privées d’eau, de nourriture et d’électricité.

Le droit international trace une ligne très claire entre les civils et les combattants. Lorsque des hommes, des femmes et des enfants innocents sont pris pour cibles, lorsque les corps des victimes s’empilent sans égard à la valeur de chaque vie humaine, nous ne sommes plus juifs ou palestiniens : nous sommes du camp de la paix.

PHOTO GABRIEL MONNET, AGENCE FRANCE-PRESSE

Jusqu’à maintenant, nos gouvernements ont choisi de se ranger sans réserve derrière le camp du gouvernement israélien – pas des Israéliens eux-mêmes, dont la sécurité n’est guère assurée par l’escalade de la violence, déclarent Niall Clapham Ricardo et Ruba Ghazal.

Jusqu’à maintenant, nos gouvernements ont choisi de se ranger sans réserve derrière le camp du gouvernement israélien – pas des Israéliens eux-mêmes, dont la sécurité n’est guère assurée par l’escalade de la violence.

Penser que la paix passe par les bombes, c’est mal connaître l’histoire. Les 50 dernières années nous enseignent que les « solutions militaires » du gouvernement israélien et sa politique d’occupation des territoires palestiniens, qualifiée de système d’apartheid par Amnistie internationale notamment, débouchent sur une impasse.

Chaque fois que le gouvernement israélien dépouille les Gazaouis de leur humanité, chaque fois que ses frappes tuent des civils dans le silence le plus complet de nos gouvernements, les extrémistes, d’un côté comme de l’autre, sont galvanisés. La paix recule.

PHOTO SAID KHATIB, AGENCE FRANCE-PRESSE

Chaque fois que le gouvernement israélien dépouille les Gazaouis de leur humanité, chaque fois que ses frappes tuent des civils dans le silence le plus complet de nos gouvernements, les extrémistes, d’un côté comme de l’autre, sont galvanisés, écrivent les auteurs.

Le chef d’orchestre israélien Daniel Barenboim a fondé le West-Eastern Divan Orchestra, une formation qui rassemble des musiciens des deux côtés du conflit israélo-palestinien. Confronté à la tragédie humaine des derniers jours, Barenboim déclarait avoir « toujours cru que le seul chemin pour la paix entre Israël et la Palestine reposait sur l’humanisme, la justice, l’égalité et la fin de l’occupation, plus qu’une action militaire, et j’ai cette conviction encore plus aujourd’hui que jamais ».

Nous sommes convaincus que la population québécoise se range dans le camp de la paix. Le cessez-le-feu est urgent : nos gouvernements doivent privilégier les moyens diplomatiques et pacifiques. L’humanisme, la justice, l’égalité : ce sont les valeurs qui nous sont chères et qui doivent les guider. Ce sont les fondations de la solution que nous devons défendre d’une seule voix : l’autodétermination respective des peuples israélien et palestinien.

Chaque vie humaine a la même valeur. Il est temps que nos gouvernements le reconnaissent.

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