Bon, bon, bon ! Ben oui, je vous entends penser ! Vous vous dites que je me gâte encore une fois avec ce petit coup de langue sale dans le titre. Hé non ! Pas cette fois, mais je ne promets rien pour le reste de l’année.

En fait, c’est George Harrison lui-même qui s’est affublé de ce surnom éloquent. Allô, l’estime personnelle ! Ça me vient d’un bouquin lu pendant les Fêtes : George Harrison : The Reluctant Beatle, de Philip Norman.

On fera dans l’anecdotique aujourd’hui. On ne peut pas jouer au « grand talent » chaque semaine et croire vaniteusement que la patrie a toujours besoin de notre opinion pour survivre.

L’histoire des grands créateurs musicaux m’a toujours fasciné. Je cherche à comprendre le processus qui les mène à l’état de transcendance, la magie sensorielle qui fait descendre l’inspiration de je ne sais où et les guide vers le chef-d’œuvre.

J’ai posé et reposé la question à mon chum Serge Fiori, qui a vécu ce phénomène dans sa vie. Des explications, oui, mais en gros il m’a répondu que ça venait comme ça. Comme ça ? Hé bien ! Pas aidant pour vraiment comprendre la patente.

Peut-être aussi que je m’attends à une explication trop spirituelle, ou qu’on aurait avantage tous les deux à en discuter avant la troisième bouteille de bordeaux… Seigneur !

Alors, ce livre. George Harrison a toujours paru d’une nature assez complexe, surtout vers la fin des Beatles. On sympathisait, bien que son copinage avec Hare Krishna nous parût flippant à la longue, comme son trip de cithare.

À la fin de cette lecture, on pourrait conclure que le gars était le mélange d’un enfant-roi, d’une mère qui le croyait destiné à de grandes choses, doublé d’un grand timide, et peut-être même enrobé d’une petite couche du spectre de l’autisme.

On comprenait qu’il le prenait mal que John Lennon et Paul McCartney soient considérés comme les petits génies créateurs, et lui un accompagnateur, allant même jusqu’à déclarer que Paul lui avait fait perdre confiance en lui et l’avait ruiné comme guitariste.

Fragile, le garçon.

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Les Beatles lors de leur passage à l’émission Ed Sullivan Show, le 9 février 1964. George Harrison (au centre) en compagnie de Paul McCartney (à gauche), John Lennon (à droite) et Ringo Starr (à l’arrière).

Et pendant que le duo se montait un catalogue de compositions qui a valu une fortune, lui ramassait des miettes.

Bon, il restait bien Ringo Starr, mais on ne lui en demandait pas tant. Un batteur impeccable dans le style, avec l’oreille aiguë pour compléter l’harmonie de ses partenaires créateurs et n’exigeant pas plus que sa part de renommée.

Quoique des batteurs qui se transforment pour prendre les devants, il y en a eu, quand même : Phil Collins, de Genesis à une brillante carrière solo, ou Dave Grohl, de Nirvana aux Foo Fighters.

Par ailleurs, les Beatles n’ont pas été le seul groupe musical avec des meneurs forts aux relations acrimonieuses, qui ont fait de l’ombre aux autres. Pensons à Pink Floyd, avec David Gilmour et Roger Waters.

Ce qui résume peut-être le mieux la place injuste de George dans l’histoire est le fait que les maisons d’enfance de Paul et de John, à Liverpool, ont été consacrées monuments nationaux en Angleterre, alors que celle de George, pas très loin de là, n’a même pas eu droit à une simple plaque commémorative. Ingratitude.

L’auteur écrit que celui qu’on appelait The Quiet One a touché le sommet de la noblesse en organisant le concert pour le Bangladesh, et le fond de la déloyauté en séduisant la femme de son ami Ringo.

PHOTO TIRÉE DU LIVRE PHOTOGRAPH, DE RINGO STARR, PUBLIÉ PAR GENESIS PUBLICATIONS

Ringo Starr avec George Harrison, en coulisses au Big Bear, à New Brighton, en 1961

Il avait probablement bien appris de son meilleur ami à lui, Eric Clapton, parti avec sa propre épouse, Patti Boyd. Comme potins… avouez !

La vie peut devenir si simple quand on découvre que le bonheur est si proche…

Un drôle de gars, Harrison, aux réactions parfois incongrues. Après avoir contribué à propulser la mode barbe et sandales, et l’art hindou de la méditation, il en est venu à se plaindre des impôts trop élevés et à utiliser, peut-être malgré lui, des paradis fiscaux pour s’éviter d’en payer.

L’argent n’a pas toujours l’odeur de l’encens…

PHOTO BOB GREISER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

George Harrison lors d’un concert à Landover, au Maryland, en 1974

Au fait, parlant de musique, j’ai le mari de ma cousine Nicole qui jouait de la batterie dans le seul band connu de Girardville, Les étoiles d’or. L’incendie à Rio, ça y allait fort ! Ils étaient même réputés jusqu’à Normandin, dans le nord du Lac-Saint-Jean.

Mais on ne s’en souvient plus tant, parce que Guylaine Tanguay a pris toute la place à Girardville et que le regretté Dédé Fortin demeure toujours la star de Normandin, bien que j’entende que Saint-Thomas-Didyme se réclame de lui parce qu’il y est né.

Je ne veux pas trop faire le jars – un peu quand même –, mais au début de la vingtaine, sachez que je suis sorti avec la plus belle fille d’Albanel qui, incidemment, travaillait au « centre d’achats » de Normandin, dont Dédé chantait qu’il avait détruit la rue Principale.

On n’arrête pas le progrès.

Entre nous

On ne déteste pas du tout voir Nikki Haley continuer à faire campagne dans les primaires républicaines. Elle asticote Trump qui, lui, continue à péter les plombs devant la nation. Rien que du bon là-dedans, pour le temps que ça dure.

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