La vente du chalet a fait que je me suis retrouvé avec un lot de meubles à vendre. « Va sur Kijiji ou Marketplace », m’ont dit des amis en chœur. « Tu vas voir, ça va partir en criant lapin. » Mes amis sont des gens très optimistes.

Loin d’être dans un piteux état, les meubles étaient pour la plupart récents. Il y avait aussi quelques morceaux plus anciens. Nous nous sommes donc lancés dans cette opération, trop fiers de participer à ce qu’on appelle l’économie de seconde main. Prises de photos, rédaction de fiches descriptives dans un style publicitaire (mais pas trop), fixation des prix : tout cela fut publié sur divers sites. Quelques heures plus tard, les premiers messages ont fait leur apparition.

Les premières offres reçues furent ridiculement basses. D’autant que les prix demandés étaient plus que raisonnables, on a rapidement compris qu’on n’allait pas s’offrir un voyage à Puerto Vallarta avec les profits de cette vente.

Puis des acheteurs nous ont soumis diverses questions. On désirait connaître les dimensions exactes de ceci, obtenir plus de photos de cela. On voulait en savoir davantage sur la couleur ou la matière d’un autre truc. Certains nous ont demandé si on offrait le service de livraison. Une dame a téléphoné un soir (après 20 h) pour nous dire qu’elle passerait voir un meuble dans 20 minutes. Elle est arrivée avec une heure de retard.

Même si j’ai vécu une expérience décevante, je continue de croire que l’économie de seconde main est un fabuleux système. Il prend de l’expansion partout dans le monde.

Selon les plus récentes données de l’Observatoire de la consommation responsable de l’UQAM, quatre Canadiens sur cinq ont participé à l’économie de seconde main en 2018 en recyclant plus de 2,4 milliards d’objets. La valeur des transactions serait évaluée à plus de 27 milliards de dollars au Canada.

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Selon les plus récentes données de l’Observatoire de la consommation responsable de l’UQAM, quatre Canadiens sur cinq ont participé à l’économie de seconde main en 2018 en recyclant plus de 2,4 milliards d’objets.

La préoccupation de l’environnement est l’un des facteurs qui incitent les gens à vendre ou acheter des objets grâce à ce système. Mais la recherche d’aubaines demeure également très importante. Et croyez-moi, les chercheurs d’aubaines veulent des super-aubaines. En fait, certains acheteurs futés (on les appelle les super-utilisateurs) achètent pour mieux revendre.

Il faut se le dire, de mon point de vue, les sites de vente ou d’achat d’objets d’occasion sont de toute évidence plus intéressants pour les acheteurs que pour les vendeurs. Et pour les fouineurs.

Des gens passent de nombreuses heures sur ces sites. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait une soirée. Dieu que c’est fascinant ! Certains lots d’objets pourraient fournir de la matière intéressante à plusieurs analystes ou romanciers.

Comment peut-on se retrouver un jour avec des milliers de bouchons de liège ? C’est ce que proposent quelques personnes sur ces sites. J’ai une pensée pour le foie de ces vendeurs. En tout cas, si vous voulez tapisser les murs de votre chambre avec du liège, comme l’avait fait Marcel Proust, vous savez où trouver le matériel.

Au bout de deux semaines à jouer les vendeurs de Best Buy, quelques morceaux seulement avaient été vendus. Nous avons donc décidé de changer de stratégie pour mieux nous débarrasser des meubles qui donnaient une allure de marché aux puces à notre appartement en ville.

Nous avons alors adopté la formule nommée « donnez au suivant ». Une visite dans un centre communautaire pour y laisser plusieurs boîtes, un appel dans un organisme de charité pour la cueillette des meubles, et le tour était joué. Les morceaux restants se sont retrouvés sur le trottoir, devant la maison. Ils ont trouvé preneur en trois secondes et quart.

Il faut savoir que le don fait également partie de l’économie de seconde main. Il représente même 47 % de l’ensemble des activités. Le troc s’ajoute aussi à ce vaste système qui ne cesse de croître partout au pays depuis cinq ans. Mauvaise nouvelle, toutefois, le Québec traîne de la patte par rapport aux autres provinces.

Il est grandement temps que l’on s’y mette.

Dédale téléphonique

Avez-vous tenté de joindre un employé de votre banque en utilisant le téléphone récemment ? Comme dirait Martin Matte : eh la la ! Que se passe-t-il avec les systèmes téléphoniques des institutions bancaires ? Avant de nous entraîner dans un véritable dédale d’options, on nous assomme d’interminables annonces sur de nouveaux produits dont on se fout éperdument étant donné qu’il est 9 h 10, qu’on est au boulot et qu’on n’a pas une seconde à perdre.

S’il y a une entreprise multiservice, c’est bien la banque. Le nombre de questions auxquelles il faut répondre avant de pouvoir se rapprocher minimalement du service que l’on veut joindre est devenu effarant. Et alors que tu te crois au fil d’arrivée, on te demande d’entrer les numéros de ta carte bancaire ainsi que le code de sécurité créé spécialement pour les appels téléphoniques dont, évidemment, tu ne souviens absolument plus.

Il n’y a pas si longtemps, on se servait des systèmes de téléphonie pour joindre un service ou une personne. Aujourd’hui, le téléphone sert à faire des opérations. Et le résultat n’est pas toujours heureux.

Parlez-en à ceux qui ont essayé le nouveau système de réservation d’Air Canada mis en place à la mi-novembre. Le transporteur aérien a eu droit à une avalanche de plaintes.

De mon côté, j’ai dû m’y prendre plus d’une fois pour tenter de parler à quelqu’un de ma banque. Alors que j’étais complètement désespéré, je me suis souvenu que j’avais au fond d’un tiroir de mon bureau une carte de visite du conseiller tant convoité.

J’ai alors composé son numéro pour finalement découvrir… qu’il ne travaillait plus pour cette banque. Pour la quatrième fois, j’ai dû alors me plier aux volontés du robot de ma banque.

« Veuillez entrer les 16 chiffres de votre carte-client, suivi du carré. »

Casse-tête urbain

Vous vous souvenez sans doute que la Ville de Montréal avait promis en 2016, sous Denis Coderre, de simplifier les panneaux de signalisation. Puis, en 2018, Valérie Plante a réitéré le même souhait. Il semble qu’il reste encore beaucoup de travail à faire.

Je vous mets au défi de décoder en quelques secondes l’ensemble de ces trois panneaux qui se trouvent sur l’avenue Papineau. La personne qui a publié cette photo sur Facebook a précisé qu’il était 13 h, un dimanche et qu’elle n’avait pas de vignette.

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

« Je vous mets au défi de décoder en quelques secondes l’ensemble de ces trois panneaux qui se trouvent sur l’avenue Papineau », écrit notre chroniqueur.