Vous avez des questions sur la COVID-19 et la vaccination ? Chaque semaine, des journalistes de La Presse répondent directement à vos interrogations.

Est-ce que les Canadiens qui ont reçu leur vaccin à l’étranger seront aussi exemptés de la quarantaine à l’hôtel ?

Il reste encore beaucoup de détails à régler avant d’officialiser l’abandon de la « quarantaine à l’hôtel », annoncée mercredi par la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu. Ne cherchez pas de communiqué de presse officiel à ce sujet, il n’y en a pas (encore). Toutes les modalités concernant les nouvelles mesures seront annoncées « dans les prochaines semaines », promet Thierry Bélair, le directeur des communications de la ministre fédérale de la Santé.

En ce moment, tous les voyageurs qui arrivent au Canada, qu’ils soient vaccinés ou pas, doivent subir un test de dépistage à l’arrivée et s’isoler dans un hôtel à proximité de l’aéroport. S’ils peuvent quitter cet hôtel dès qu’ils reçoivent un résultat négatif, les frais déboursés à l’avance et qui couvrent trois nuits d’hôtel ne leur sont pas remboursés.

Ottawa a indiqué qu’au « début juillet » (la date exacte n’a pas encore été annoncée), les citoyens canadiens, résidents permanents et travailleurs essentiels qui présenteront une preuve de vaccination complète à l’arrivée pourront demander à être exemptés de la période d’isolement à l’hôtel.

Autrement dit, ces personnes pourront aller s’isoler ailleurs en attendant le résultat du test de dépistage. Si le résultat est négatif, il n’y aura pas d’autre période d’isolement requise.

Pour les personnes qui ne seront pas considérées comme pleinement vaccinées, les mesures actuelles restent en vigueur.

Quels documents faudra-t-il présenter si on demande à être exempté de l’isolement à l’hôtel ? Une preuve de vaccination complète, rédigée en anglais ou en français (un document dans une autre langue devra être accompagné d’une traduction officielle), au moyen d’un vaccin qui est actuellement homologué au Canada – c’est-à-dire ceux de Pfizer-BioNTech (deux doses), Moderna (deux doses), AstraZeneca/Covishield (deux doses) ou Janssen (une dose).

Pour notre lectrice Stéphanie Langevin, qui a reçu deux doses de Pfizer aux États-Unis, la preuve vaccinale pourra donc être considérée. Mais pour notre lecteur André Jean, qui a reçu ses deux doses de Coronovac (le vaccin chinois de Sinovac) au Brésil, ça ne sera pas le cas.

Qu’en est-il des personnes qui ont eu la COVID-19 et qui n’ont reçu qu’une seule dose de vaccin ? Pourront-elles être considérées comme « pleinement vaccinées » ? Un flou entoure encore cette question… C’est le cas également des mesures de vaccination et de dépistage qui seront exigées pour les enfants et adolescents qui voyagent avec leurs parents. À suivre, donc.

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Pourquoi le Ministère ne permet-il pas dès maintenant à ceux qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca de changer pour un vaccin à ARNm ?

D’abord, début mai, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a annoncé que les personnes qui avaient reçu le vaccin AstraZeneca en première dose pourraient choisir un autre vaccin en deuxième dose.

Ensuite, début juin, le Comité d’immunisation du Québec (CIQ) a donné le feu vert à l’interchangeabilité des vaccins. Et enfin, le Ministère a donné le coup d’envoi du devancement des deuxièmes doses à huit semaines… mais seulement pour les personnes qui gardent le même vaccin.

Plusieurs lecteurs « astrazénéqués » nous ont fait part de leur frustration. « Considérant l’émergence du variant Delta, pour lequel deux doses de vaccin semblent nécessaires, n’est-ce pas soumettre ces personnes à un risque inutile ? », demande Marc-André Lemieux.

Interpellé, le MSSS répond en deux temps. D’abord, qu’il est toujours « recommandé d’utiliser le même vaccin pour la seconde dose ». Mais on devine que la principale raison de ce délai n’est pas tant « clinique » qu’« informatique »… En effet, des « travaux sont en cours » pour adapter la plateforme Clic Santé à ceux et celles qui veulent changer de vaccin en deuxième dose.

À quel moment ces « travaux » seront-ils achevés ? Le MSSS préfère ne pas s’avancer, mais se dit bien conscient de l’impatience de ces primovaccinés. À noter que des plages de rendez-vous sont ouvertes pour ceux qui souhaitent recevoir une deuxième dose d’AstraZeneca.

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