La situation de la COVID-19 est « encourageante sur plusieurs plans » en Outaouais, affirme la Santé publique. Mais alors que la levée des mesures spéciales d’urgence approche à grands pas, il faudra encore demeurer très vigilants, le temps de laisser la vaccination progresser.

« Nous constatons une reprise de contrôle dans la région en termes de cas, d’éclosions et aussi d’hospitalisations, alors que la levée des mesures spéciales d’urgence se fera en début de semaine prochaine pour l’ensemble du territoire », a indiqué la Dre Brigitte Pinard, directrice régionale de la santé publique de l’Outaouais, lors d’une conférence de presse mercredi.

Elle affirme que plusieurs indicateurs suivent une tendance à la baisse depuis environ trois semaines, dont le nombre de nouveaux cas. La semaine dernière, la moyenne quotidienne était de 38 cas, contre 58 pour la semaine précédente. Mercredi, l’Outaouais recensait 43 nouveaux cas de COVID-19 et quatre hospitalisations en plus, pour un total de 55.

« Notre nombre d’éclosions actives a aussi diminué. On en avait 45 la semaine dernière, contre 87 la semaine précédente », a indiqué la Dre Pinard, en précisant qu’en date de mercredi, on comptait 36 foyers de contamination toujours actifs.

À ses yeux, le taux d’incidence des infections par 100 000 habitants est « encourageant sur l’ensemble du territoire ». « Le taux de positivité des tests a aussi diminué. Il est présentement autour de 4 %, contre 4,9 % la semaine dernière et 6,5 % la semaine précédente. On voit une amélioration, mais ça demeure pratiquement deux fois plus élevé que la moyenne québécoise », a-t-elle dit.

« On a vraiment repris le contrôle là-bas », disait mardi le premier ministre François Legault, en parlant de l’Outaouais, en annonçant que celle-ci repassera au palier rouge dès le 17 mai. Il a précisé que les policiers continueront cependant d’exercer une présence aux frontières entre le Québec et l’Ontario. Sans s’avancer sur la nature de cette surveillance, la Dre Pinard a précisé qu’il avait nettement « moins de déplacements entre les deux rives », et qu’une « série de mesures » étaient toujours en place.

Encore des préoccupations

Le CISSS de l’Outaouais dit toutefois constater une nouvelle diminution du nombre de tests de dépistage effectués dans les sept derniers jours. La baisse serait « moindre » que dans les dernières semaines, mais soulève tout de même des inquiétudes.

« Il reste que notre région est quand même dans une situation fragile, et va demeurer au palier rouge. Plusieurs mesures vont continuer à s’appliquer », a d’ailleurs prévenu Mme Pinard, en soulignant que les rassemblements dans les domiciles demeureront interdits, en dépit de la réouverture des écoles secondaires en alternance, notamment.

D’ailleurs, la Santé publique dit constater « plusieurs situations d’inattention » dans ses enquêtes épidémiologiques pour retracer la provenance des cas. « Dans des milieux de travail, par exemple, lorsque des personnes sont en pause-repas, il peut y avoir des moments d’inattention. Les gens peuvent baisser la garde. Et à ce moment-là, malheureusement, le virus peut se transmettre facilement », craint Brigitte Pinard.

La directrice de la vaccination en Outaouais, Nancy Héroux, affirme que plus de 85 % des 60 ans et plus ont maintenant été inoculés dans la région. Pour les 55-59 ans, ce chiffre atteint 74 %, puis 65 % pour les 50-54 ans, 58 % pour les 45-49 ans, 46 % pour les 40-44 ans, 32 % pour les 35-39 ans, 18 % pour les 30-34 ans, 15 % chez les 25-29 ans et 13 % chez les 18-24 ans. « Votre vaccin fera la différence dans la région », a illustré à ce sujet la PDG du CISSS de l’Outaouais, France Dumont.