Le mari de la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, s’est excusé jeudi d’avoir commis une « erreur de jugement » en brisant sa quarantaine. Mardi, alors que son épouse déclarait être atteinte de la COVID-19, il s’est notamment rendu sur son lieu de travail, à la Brasserie Tremblay, dont il est le propriétaire.

Alain Boutin affirme qu’il s’était placé dimanche dernier en quarantaine, à son domicile, après avoir reçu le diagnostic positif de son épouse. Il était alors en attente de son propre résultat de test, effectué la veille dans un établissement de santé.

« Deux jours plus tard, le 8 septembre, je me suis présenté au travail à 6 h pour récupérer des biens personnels et remplir certaines obligations. J’y suis demeuré jusqu’à 10 h 30. Deux employés et trois clients étaient présents à certains moments », avoue M. Boutin, dans une déclaration envoyée aux médias jeudi.

S’il assure avoir appliqué « toutes les mesures sanitaires et de distanciation », en plus d’avoir porté le masque « en tout temps », le Longueuillois dit toutefois reconnaître ses torts. « J’ai réalisé rapidement que j’avais commis une grave erreur, et je suis retourné en quarantaine », écrit le principal intéressé. « Bien que mon test à la COVID-19 se soit révélé négatif le même jour, je tiens à respecter les recommandations de la santé publique », ajoute-t-il, présentant au passage ses excuses.

Je suis profondément désolé de l’embarras provoqué à mon épouse par mon erreur de jugement, ainsi qu’aux employés et clients présents ce jour-là.

Alain Boutin, mari de la mairesse Sylvie Parent

Plus tôt, jeudi, l’animateur Bernard Drainville révélait, sur les ondes du 98,5 FM, que la Direction régionale de la santé publique de la Montérégie (DRSP) était « intervenue » auprès de la mairesse Parent, afin que son mari respecte les règles sanitaires en place.

Des ministres toujours en isolement

Mardi, l’annonce de l’infection à la COVID-19 de Sylvie Parent avait forcé trois ministres du gouvernement Legault, trois députés et deux autres élus municipaux à se placer en isolement, le temps d’être testés.

« J’ai souvent joint ma voix à ceux et celles qui rappellent que la pandémie est loin d’être terminée et j’en suis aujourd’hui la démonstration. Je réitère donc l’importance, pour chacun et chacune de nous, de respecter les règles de distanciation sociale », avait alors indiqué Mme Parent.

Les ministres François Bonnardel, Chantal Rouleau et Simon Jolin-Barrette, qui avaient tous eu des contacts avec la mairesse, ont annoncé mercredi que leur test de dépistage s’est finalement révélé négatif. Ils demeureront malgré tout en « isolement préventif » jusqu’au 16 septembre. Ils rateront la rentrée parlementaire, prévue la veille.

Rappelons que plusieurs autres élus se sont placés en isolement parce qu’ils ont été en contact, de près ou de loin, avec Sylvie Parent. C’est le cas, notamment, du maire de Laval, Marc Demers, et de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, mais aussi de la solidaire Ruba Ghazal, du caquiste Ian Lafrenière, et de l’indépendante Catherine Fournier.

« Peut-être qu’on est allés trop rapidement. Est-ce que c’est vraiment une bonne idée de tenir une conférence de presse en personne actuellement ? Je pose la question », avait notamment soulevé cette dernière, mardi, dans un entretien avec La Presse.