Les grandes manoeuvres continuent autour des nouveaux moteurs V6 turbo hybrides qui équiperont les Formule 1 en 2014, qu'ils s'appellent Renault, Mercedes, Ferrari ou Honda, qui a annoncé jeudi son retour à partir de 2015, avec McLaren.

Le nouveau règlement technique de la F1, avec des moteurs à cylindrée réduite (V6 de 1,6 l au lieu de V8 de 2,4 l), produisant de l'énergie électrique, consommant moins de carburant et faisant moins de bruit, donc plus respectueux de l'environnement et plus proches de la série, a séduit Honda, comme l'espérait la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

C'est le point de départ d'un grand chambardement qui va bouleverser, à court et moyen terme, les rapports de force en F1. Plusieurs pistes sont envisagées par les motoristes, les écuries, et la barre est à 26 millions de dollars par saison, en moyenne, par écurie de deux monoplaces engagées en 2014.

Renault

En plus de Red Bull, Lotus, Williams et Caterham (avec qui Renault a lancé un projet industriel autour du renouveau d'Alpine), la marque française lorgne sur Toro Rosso (ex-Minardi), filiale de Red Bull actuellement motorisée par Ferrari, pour des raisons évidentes de logistique et de communication. Cela obligerait les ingénieurs de Renault Sport à équiper cinq écuries en 2014, «un maximum» selon Jean-Michel Jalinier, le directeur de Renault Sport F1, mais un bon moyen aussi de commencer à rentabiliser les 100 millions d'euros investis dans la conception du moteur 2014. Avant éventuellement de revenir à trois ou quatre équipes en 2015 ou 2016, selon ce que feront Mercedes et Honda...

Mercedes

Côté Mercedes, le choix de ne plus équiper McLaren, un concurrent direct pour la victoire et les titres mondiaux, a précipité l'écurie anglaise dans les bras de son ancien allié, Honda, dès que le contrat actuel arrivera à son terme, fin 2014. En plus de son écurie-maison, Mercedes-AMG, la marque à l'étoile cherche à fournir, en plus de Force India, une autre écurie de milieu de tableau, avec des moteurs un peu moins chers que les Renault, à quelques millions près. Parmi les écuries actuellement motorisées par Renault, Lotus et surtout Williams, qui est cotée en Bourse, mais ne roule pas sur l'or, seraient a priori intéressées... sauf s'ils se mettent d'accord avec Honda pour 2015 ou plus probablement 2016, après une saison de rodage des McLaren-Honda.

Ferrari:

Chez Ferrari, le nouveau moteur V6 turbo hybride tourne depuis longtemps au banc d'essai et les deux candidats naturels à un contrat pour 2014, si Toro Rosso rejoint Renault, sont les Suisses de Sauber et les Russes de Marussia. La Scuderia est désormais financièrement autonome de Fiat, grâce à ses nombreux partenaires, ce qui rend moins crucial de vendre le futur moteur très cher, et Marussia, actuellement équipée par Cosworth, a volontiers embauché le Français Jules Bianchi, issu de la filière de pilotes Ferrari, début 2013. Depuis, les liens se sont resserrés entre les Italiens et les Russes, qui aiment beaucoup les voitures italiennes.

Honda

À peine annoncé, jeudi à Tokyo, le retour de la marque japonaise en F1, le paddock bruisse de rumeurs alimentées par un petit détail: le contrat de Honda avec McLaren «n'est pas exclusif», a indiqué Martin Whitmarsh, le directeur de l'écurie anglaise. Du coup, dès vendredi, le site Autosport affirmait, sans citer ses sources, que Lotus et Williams étaient sur les rangs pour disposer au plus vite d'un moteur japonais. Et si Ross Brawn quitte Mercedes fin 2013 pour revenir chez Williams, son premier employeur en F1, il sera bien placé pour négocier un nouveau contrat moteur avec les Japonais... en tant qu'ancien directeur de Honda F1.