Le hasard a voulu que Guy Nadon, acteur principal du film L'ange gardien, ait enseigné à Patrick Hivon et Marilyn Castonguay à l'École nationale de théâtre. Pour ce film, la relation prof-élèves a fait place à celle de collègues.

«Dès le départ, je leur ai dit que nous faisions partie du même syndicat, lance M. Nadon. D'ailleurs, il ne me vient même pas à l'esprit de leur dire comment faire. Si tu vas à une soirée dansante et que tu rencontres ton professeur de danse, ce n'est plus un enseignant, c'est un autre danseur. Il faut saisir l'occasion de faire tomber cette barrière.»

De mémoire, Guy Nadon raconte avoir enseigné Shakespeare à Patrick Hivon et Molière à Marilyn Castonguay. «Je reconnaissais chez eux cet instinct d'acteur, lance-t-il. Tu leur donnes une indication et ils comprennent vite. Ils sont capables d'être souples, de changer rapidement des choses, d'intégrer la proposition qui leur est faite dans l'architecture générale du personnage qu'ils créent. C'est le fun de voir des acteurs qui ont cette rapidité de réflexe.»

«Jouer avec Guy Nadon, c'était un rêve de vie, dit pour sa part Marilyn Castonguay. C'est un de nos meilleurs acteurs. Il se renouvelle sans arrêt, il veut toujours aller plus loin et il repousse les limites. Il est constamment en questionnement. Il met la barre haut et a une grande rigueur. De jouer avec quelqu'un d'aussi bon nous rend bons. On n'a qu'à s'abandonner et à le suivre.»

La comédienne dit avoir senti une petite crainte au début du tournage. «Je voulais être à la hauteur, dit-elle. Mais on a été partenaire-complice très rapidement. On a mis de côté la hiérarchie de prof-élève. Ç'a été vite d'égal à égal. On était dans le même bateau.»

Quant à Patrick Hivon, il évoque ce passage avec une joie et un sourire d'enfant. «Son enseignement a été comme une illumination, dit-il. De jouer avec Guy m'a donné une énergie positive qui me poussait à m'affranchir. Je me suis senti comme un gars qui va à la pêche avec son père, qui se voit soudainement d'égal à égal avec lui. C'est très gratifiant. C'est comme un sentiment d'avoir réussi.